Une noria de chasseurs bombardiers de la coalition internationale, menée par les USA, ont sillonné le ciel dans l’est-syrien. Ce survol des zones de combats dans lesquels les FDS sont engagés témoigne d’un appui inconditionnel apporté par les forces occidentales aux Kurdes qui cherchent à grignoter plus de terrain pour mieux asseoir une autonomie rejetée par Damas. Le leader d’al-Akidate l’une des plus grandes tribus arabes qui tiennent tête aux FDS a indiqué dans un communiqué que « les allégations sur une trêve conclue ne sont pas vraies et les combats se poursuivent dans toute la région ».

Selon al-Akhbar, la bataille tourne autour des villages al-Zibane et al-Chahil que les FDS arguent avoir contrôlés. Les FDS kurdes ont déclaré avoir adressé un ultimatum aux tribus de ces deux villages les sommant de se rendre, accusant leurs combattants de vouloir transférer la bataille vers les zones résidentielles.
Mais des sources tribales ont assuré que les allégations selon lesquelles elles ne contrôlent plus les cinq villages ne sont pas justes.« Toute la ligne orientale depuis Zibane, en passant par al-Chahil pui al-Chaafa, Hajine, et jusqu’à al-Baghoz est entre les mains des tribus », ont assuré ces sources selon lesquelles les tractations n’ont pas porté leurs fruits.

Selon ces sources, les représentants des tribus importantes n’ont pas participé à la réunion organisée par les Américains dans la base al-Omar, dont ceux de la tribu al-Akidate, comme l’indiquent les déclarations de son cheikh Ibrahim al-Hafal. Mais les tribus n’ont pas encore affiché de position hostile aux Américains en dépit de leur position partiale en faveur des FDS. Dans leurs communiqués où elles expriment leurs positions sur les récents évènements, elles affirment leur partenariat avec eux, nient tout lien avec les autorités syriennes ou avec les factions de l’opposition.

Le cheikh d’al-Hafal a précisé les objectifs que les tribus se sont fixés. « Nous œuvrons pour lever l’injustice des fils des tribus de Deir Ez-Zor, pour libérer nos terres et disposer d’une décision indépendante afin de gérer nos régions militairement et civilement », indique-t-il. « Les revendications des cheikhs et des notables dont désormais claires sur la nécessité que les FDS se retirent de la région et de permettre aux clans de gouverner militairement et civilement, sans lien avec aucune partie » poursuit le texte selon lequel une commission des négociations a été formée pour représenter les tribus pendant les rencontres avec la Coalition internationale « si les efforts sont sérieux pour trouver des solutions et si des garanties sont données pour ses membres que les FDS ne les terroriseront pas ».

Sur ces entre-faits, il y a lieu de relever que d’Alep à Idlib en passant par Raqqa et Deir ez-Zor, les violences se sont multipliées aux quatre coins de la Syrie entre factions djihadistes, forces gouvernementales, milices pro-turques et Kurdes soutenus par Washington. Malgré la relative accalmie sur le territoire syrien, certaines zones demeurent encore le théâtre d’affrontements entre groupes rivaux. Dans le nord-ouest du pays, dans la province d’Idlib, les djihadistes du front Hayat Tahrir el-Sham (HTC) et les militants d’Ansar Al-Tawhid ont attaqué plusieurs positions syriennes dans la partie occidentale d’Alep, mais également vers Lattaquié. A l’aide de l’aviation russe, les forces de Damas tentent de reprendre les positions. Selon la télévision libanaise Al-Mayadeen, les combats de dimanche dernier ont fait plusieurs morts des deux côtés.  Toujours dans le nord du pays, dans la province de Hassaké, des factions pro-Ankara se sont opposées aux forces kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par Washington. L’Armée nationale syrienne, nom des milices pro-turques, a franchi une zone tampon dans la ville de Tal Tamr, provoquant de violents affrontements.

Dans l’est du pays, zone non contrôlée par Damas, les combats ont également fait plusieurs morts des deux côtés. Ces événements dans l’est de la Syrie ont fait réagir Washington. « Nous nous réservons le droit de nous défendre et prendrons les mesures appropriées pour sauvegarder et garantir la protection de nos forces », a martelé Patrick Ryder, porte-parole du Pentagone. Les Etats-Unis continuent de maintenir illégalement 900 soldats sur le territoire syrien. L’ambassade US à Damas a annoncé le 3 septembre qu’Ethan Goldrich et le major-général Joel Vowell, respectivement sous-secrétaire d’Etat adjoint aux affaires du Proche-Orient et commandant de la coalition internationale luttant contre Daech, avaient fait le déplacement à Deir ez-Zor. Les deux responsables américains y ont rencontré des chefs des FDS et des tribus locales syriennes afin de plaider, notamment, en faveur d’une « désescalade de la violence dès que possible ».

Les FDS ont arrêté le 27 août Ahmad al-Khabil, le chef du Conseil militaire de Deir Ezzor, groupe local arabe armé pourtant affilié aux FDS, déclenchant des accrochages entre les deux camps dans les zones sous contrôle kurde de la province. Les affrontements ont fait 57 morts, dont 49 combattants des deux bords et huit civils, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Les FDS ont instauré samedi un couvre-feu de 48 heures, accusant des « mercenaires (…) liés au régime » de vouloir « semer la discorde », entre leurs forces et les tribus arabes.

Les responsables US ont réaffirmé l’importance du partenariat entre Américains et FDS dans la lutte contre Daech.

Majoritairement arabe, la province de Deir Ez-Zor traverse le fleuve Euphrate, avec les FDS à l’Est et sur la rive Ouest les forces pro-régime et des groupes soutenus par l’Iran. La région compte également des forces de la coalition internationale, essentiellement américaines.

Il y a lieu de signaler qu’à Damas, le président syrien a annoncé dimanche 3 septembre la suppression des « tribunaux militaires de campagne ». Bachar el-Assad a décidé que « toutes les affaires qui étaient soumises aux tribunaux militaires de campagne devaient désormais être renvoyées devant la justice militaire » ordinaire. Cette mesure prise par le président syrien vise à apaiser une rue bouillonnante, particulièrement à Suweida… Les autorités ont aussi levé les checkpoints de l’armée et des services de sécurité érigés entre les départements.

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