A Tifariti ou Bir Lahlou, pas de trace du Polisario, cette année encore. Le traditionnel défilé militaire n’a pas eu lieu dans ce que les séparatistes assimilaient aux « territoires libérés ». Le Front est ainsi privé pour la cinquième année consécutive de commémoration d’une de ses fêtes dans la zone tampon. Cela n’a guère empêché Brahim Ghali de se féliciter des « succès » réalisés par ses milices contre l’ « occupant marocain », notamment depuis la reprise des armes le 13 novembre 2020. Le chef du Polisario a remercié Abdelmadjid Tebboune, président algérien, pour son appui au Front. Il a exprimé aussi sa gratitude à l’Afrique du sud, citant particulièrement la tenue, dans les camps de Tindouf, d’un forum diplomatique de solidarité avec le Polisario, à l’initiative du gouvernement de Cyril Ramaphosa. Enfin, B. Ghali a réitéré son appel aux Nations unies pour la mise en œuvre du plan de paix de 1991.

Le front séparatiste  a anticipé la commémoration du 51e anniversaire de sa lutte armée par le tir de trois projectiles sur la ville d’Es-Smara. Pas de quoi inquiéter le Royaume, ni de quoi « remobiliser » les jeunes sahraouis qui, à défaut de servir une nomenklatura qu’ils vomissent, préfèrent d’autres horizons encore plus dangereux.

Mercenariat

S’il est établi que les groupes terroristes qui sévissent dans l’espace sahélo-saharien a fini par absorber nombre d’entre eux, il n’en reste pas moins que d’autres horizons leur semblent ouverts, selon le Forum de Soutien aux Autonomistes de Tindouf (FORSATIN). Ce dernier assure que les milices russes Wagner recrutent des jeunes sahraouis installés dans les camps de Tindouf. « L’attaque menée, début avril, par les éléments du groupe Wagner dans le territoire mauritanien a apporté la preuve de la participation de jeunes sahraouis, avec le treillis des milices russes », précise la même source.  « Des témoignages de survivants ont fait état de la présence de miliciens parlant le dialecte hassani. Ils avaient pour mission de faciliter la communication avec les habitants » des villages mauritaniens ciblés par le groupe Wagner, assure FORSATIN.

Quelque « 500 » jeunes des camps de Tindouf auraient rejoint les milices Wagner, en échange de « 3.000 dollars par mois », précise la même source. L’intégration des milices Wagner est cependant soumis à des conditions. « Les recrues -exclusivement célibataires- doivent rompre tout lien avec leur passé, renoncer à leur véritable identité et s’engager à ne pas communiquer avec leurs familles. L’opération du recrutement est supervisée par des cadres du Polisario », ajoute le Forum.

En avril 2015, Ban Ki-moon, ex-patron de l’ONU, avait alerté la communauté internationale, dans un rapport, sur les conséquences de « la frustration croissante parmi les Sahraouis et l’expansion des réseaux criminels et extrémistes dans la région Sahel-Sahara ». Des facteurs qui « présentent des risques accrus pour la stabilité et la sécurité de la région ». Une mise en garde réitérée depuis par Antonio Guterres.

Comments are closed.

Exit mobile version