Vladimir Poutine a indiqué que les soldats ukrainiens pouvaient choisir les cibles, mais n’étaient pas autonomes pour frapper eux-mêmes ces cibles et devaient compter sur l’aide britannique, américaine ou française pour planifier la mission de vol. « Nous ne nous faisons pas d’illusions à ce sujet », a-t-il fait remarquer. « Nous allons améliorer nos systèmes de défense anti-aérienne », a d’abord annoncé Vladimir Poutine, évoquant la réponse de la Fédération de Russie à ces actes jugés belliqueux de la part de l’Occident. « Si quelqu’un juge possible de livrer de tels missiles, pourquoi n’aurons-nous pas le droit de livrer des armes de même classe dans d’autres régions du monde contre des cibles sensibles? », a-t-il ensuite soulevé, avant de souligner : « notre réponse sera symétrique, nous y réfléchirons ».
Le maitre du Kremlin est revenu sur les livraisons d’armes occidentales, répondant à une question sur une sortie de crise : « les États-Unis devraient cesser de fournir des armes à l’Ukraine et le conflit prendrait fin dans deux ou trois mois », a-t-il estimé, rapportant avoir appelé le Président américain à le faire en ces termes. V. Poutine a aussi qualifié d’« absurde » la supposée volonté russe d’attaquer l’OTAN: « Vous êtes devenu complètement fou, n’est-ce pas ? Stupide, comme cette table ? », a-t-il lancé. Il a ensuite rappelé l’existence d’une doctrine nucléaire russe: « Si les actions de quelqu’un menacent notre souveraineté et notre intégrité territoriale, nous considérons qu’il est possible d’utiliser tous les moyens à notre disposition », a-t-il expliqué. Et d’ajouter : « Vous ne pouvez pas prendre cela à la légère, superficiellement, mais vous devez le traiter de manière professionnelle, et j’espère que tout le monde aura cette attitude pour résoudre des problèmes de ce genre ».
Ukraine Le président russe a par ailleurs affirmé que des instructeurs occidentaux étaient déjà présents en Ukraine, indiquant qu’ils subissaient « des pertes ». « Je le sais pertinemment. Cependant, les pays européens et les États-Unis préfèrent garder le silence », a-t-il glissé. Selon l’agence Reuters, qui citait le 30 mai plusieurs sources diplomatiques, Paris pourrait annoncer début juin l’envoi de formateurs militaires en Ukraine, en dépit des craintes de certains et des mises en garde de Moscou. « Les arrangements sont très avancés », a déclaré l’une des sources de l’agence de presse.
Alexandre Artamonov, expert militaire russe, avait signalé que « le ciblage est effectué par des missiles occidentaux. La capacité à diriger avec précision un missile vers une cible n’est réelle que pour celui qui a produit le missile. Les Ukrainiens ne servent que de voituriers, d’exécutants ».
Pour lui, il s’agit de la volonté d’éviter toute responsabilité pour d’éventuelles frappes ratées « Si demain, à Dieu ne plaise, un tel missile s’abat sur une école maternelle, les Américains s’en laveront les mains et diront: nous n’y sommes pour rien, nous n’avons donné l’autorisation de frapper que les points frontaliers, nos missiles sont ultraprécis, ce sont les Ukrainiens qui ont frappé », a-t-il expliqué au micro de Sputnik.
Ce geste de Washington est entre autres une tentative de faire chanter Moscou pour le forcer, à travers de « multiples malheurs », à participer à la conférence de paix en Suisse, note l’expert.
Le général du Pentagone Antonio Aguto, qui dirige toutes les opérations terrestres ukrainiennes, considère que la hausse du nombre de victimes sur le territoire russe obligera Moscou à chercher la paix, pointe A. Artamonov. « Il cherchera donc à frapper des cibles civiles, les moins défendues. Bien sûr, la Russie les interceptera, même s’il est très difficile de le faire sur un territoire de plusieurs millions de kilomètres carrés », conclut l’expert.
D’une manière limitée, Joe Biden a autorisé Kiev à frapper le territoire russe avec des armes de contrebatterie US, a fait savoir à Sputnik un représentant du département d’État. Cette autorisation concerne les cibles russes qui, selon Washington, menacent la région de Kharkov. Toutefois, l’interdiction d’utiliser des missiles ATACMS et d’autres à longue portée est maintenue.
A signaler que Kiev s’est félicité de l’annonce par Washington de la participation de Kamala Harris, vice-présidente américaine, au prochain sommet sur la paix en Ukraine. « C’est une nouvelle importante qu’on ait confirmé la participation de la vice-présidente américaine Kamala Harris au sommet de la paix qui se tiendra les 15 et 16 juin en Suisse », a déclaré sur les réseaux sociaux Andriy Yermak, le chef du bureau du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Il a également annoncé deux réunions à venir entre V. Zelensky et son homologue américain Joe Biden, relate l’AFP.
Au Congo-Brazzaville, le chef de la diplomatie russe a fustigé ladite conférence qui se tient sans la Russie. « Je pense que cette conférence en Suisse n’a aucun sens. Le seul but recherché qu’il puisse y avoir, c’est qu’ils essayaient de conserver ce bloc anti-Russe qui est en train de se dégrader », a dit Sergueï Lavrov.