Dans son 5è rapport annuel au titre de l’année 2021, le parquet a dévoilé un ensemble de chiffres inquiétants relatifs à la situation pénale des enfants au Maroc, dont certains représentent les victimes et d’autres les auteurs de crimes.

Selon le document, les cas relatifs aux agressions sexuelles contre les enfants ont connu une importante augmentation au cours de l’année 2021, étant donné que 2998 cas ont été enregistrés contre 2261 cas au cours de l’année 2020. Les violences sexuelles figurent en tête de liste des crimes commis contre les enfants avec un taux d’environ 47 %, ce qui nécessite l’adoption d’une approche qui protège les enfants de cette agression, de la venue odieuse et de ses effets dévastateurs sur leur présent et leur avenir.

A l’exception du crime de viol, qui a diminué par rapport aux deux dernières années, la majorité des formes d’agressions sexuelles ont connu une augmentation, notamment au niveau des crimes d’attentat à la pudeur sur mineur avec violence, passant de 1377 cas en 2020 à 1779 cas en 2021, une augmentation de plus de 400 cas, constituant ainsi le taux le plus élevé, atteignant 28,18 % du total des crimes commis contre des enfants, suivis de la catégorie des crimes d’attentat à la pudeur sur mineur sans violence avec circonstances aggravantes, dont le nombre est passé de 373 cas en 2020 à 545 cas en 2021, et il en est de même pour le délit d’attentat à la pudeur sur mineur sans violence, qui est, quant à lui, passé de 316 à 486 cas.

S’agissant d’agressions physiques, le nombre enregistré s’est élevé à un total de 1676 cas, soit environ 27 % du total des crimes commis contre des enfants au cours de cette année, contre 1179 cas enregistrés en 2020.

Les crimes portant atteinte au droit à la vie ont, pour leur part, connu une baisse significative au cours de l’année 2021, le meurtre avec préméditation étant passé de 22 cas en 2020 à 18 cas en 2021, tandis que les cas de violence entraînant la mort sans préméditation de 11 cas à 10 cas. Les meurtres des nouveau-nés ont diminué de 19 à 7 cas et les cas de violence entraînant une incapacité permanente, a enregistré une baisse passant de 57 à 18 cas.

Le rapport précise que le crime de violence entraînant une incapacité temporaire (moins de 20 jours et plus de 20 jours) a augmenté de manière significative avec un taux de 55,61 %, et un nombre de cas étant passé de 1041 cas en 2020 à 1620 cas en 2021.

D’après le document, les cas de négligence familiale constituent l’un des crimes les plus courants contre les enfants et se classent au troisième rang après les crimes d’attentat à la pudeur sur mineur avec violence et les violences engendrant une incapacité de moins de 20 jours. Cette catégorie a noté une hausse avec un total de 728 cas contre 623 cas en 2020.

En outre, les cas d’exploitation d’enfants dans la mendicité ont également augmenté au cours de l’année 2021, passant de 80 cas en 2020 à 100 cas à fin 2021.

Toutefois, le nombre de personnes poursuivies pour ces cas a augmenté, passant de 5424 personnes en 2020 à 6855 en 2021, soit une hausse de 26,38 %. A noter que les violences commises par des tiers constituent 82,5 % du total des crimes violents dont les enfants ont été victimes, dont la plupart d’entre eux ont été poursuivis pour violences sexuelles.

En revanche, les violences commises par les proches des victimes, père, mère, frères et sœurs ou mari, notées ont diminué, enregistrant environ 11,4 % du nombre total de parents poursuivis contre 14,50 % en 2020. En ce sens, le crime de négligence familiale reste le plus commis par les parents avec un total de 558 poursuivis.

Sur le volet des crimes commis par des enfants en conflit avec la loi, le rapport souligne que l’année 2021 a enregistré une augmentation relative du nombre de crimes commis par des enfants, notant qu’il s’élève à 21685 cas, dont 25402 mineurs ont été poursuivis. Une hausse de 2874 cas et 3.686 mineurs poursuivis comparée à 2020 (18811 cas attribués à 21716 mineurs).

D’autre part, le rapport fait savoir que les chiffres enregistrés pour certains crimes reflètent une nette augmentation telle est le cas de l’homicide involontaire, qui est passé de 22 à 45 cas (soit une augmentation de plus de 100 %), et le crime de blessures accidentelles de 613 à 808 cas, et le crime de vol décrit, qui est passé de 1307 à 1438 cas et vol ordinaire de 1752 à 1849 cas, alors que le crime de viol est passé de 45 à 68 cas, et l’attentat à la pudeur de 282 à 365 cas, et attentat à la pudeur sans violence de 90 à 152 cas.

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