Alors que des dizaines de milliers de Palestiniens déplacés ont traversé le corridor de Netzarim et sont rentrés chez eux dans le nord de la bande de Gaza, des agences de l’ONU ont alerté que ces retours se font dans un contexte de « destruction massive ». Selon les estimations israéliennes : 220 000 Palestiniens sont retournés dans le nord de Gaza, lundi.

D’après l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, si les habitants de la zone assiégée palestinienne sont ravis de retourner dans le nord de la bande de Gaza, d’énormes difficultés subsistent.

L’UNRWA indique que près de 90 % des bâtiments et des infrastructures publiques ont été détruits par les attaques israéliennes.« Même si l’aide humanitaire entre à Gaza, les besoins sur le terrain restent immenses. Les approvisionnements commerciaux doivent être autorisés à entrer pour réduire la dépendance à l’égard de l’aide humanitaire », ajoute l’agence onusienne.

Sur un autre plan, l’institution souligne que le succès du cessez-le-feu dépendra de sa capacité à fonctionner au-delà de la fin du mois de janvier. Illustrant le rôle crucial de l’agence onusienne sur le terrain, « 60% de la nourriture qui est entrée dans la bande de Gaza depuis le début du cessez-le-feu a été acheminée par l’UNRWA ».

« Les risques liés aux engins non explosés, en particulier pour les enfants, sont très élevés. Et la plupart du temps, l’accès à la nourriture et au confort quotidien est presque inexistant, à l’exception – heureusement, au cours des huit derniers jours du cessez-le-feu – de l’aide qui est arrivée », a déclaré lundi à Al Jazeera Tamara Alrifai, directrice des relations extérieures et de la communication de l’UNRWA.

Lundi matin, des centaines de milliers de Palestiniens déplacés ont commencé à revenir dans la partie nord de la bande de Gaza ravagée par la guerre après qu’un accord de cessez-le-feu a été conclu entre le mouvement de résistance palestinien Hamas et ‘Israël’, prévoyant l’échange de captifs israéliens et de prisonniers palestiniens. Le Hamas a qualifié ce retour de « victoire » pour les Palestiniens, tandis que le Jihad islamique a déclaré qu’il s’agissait d’une « réponse à tous ceux qui rêvent de déplacer notre peuple ».

T. Alrifai a noté que 60 % de la nourriture qui est entrée à Gaza depuis le début du cessez-le-feu a été apportée par l’UNRWA, la plus grande agence humanitaire opérant dans la bande de Gaza.« L’UNRWA dispose du plus grand nombre de camions, d’entrepôts et d’abris pouvant accueillir jusqu’à un million de personnes. Nous sommes acceptés par les communautés de Gaza », a fait remarquer la responsable. « Nous avons travaillé en étroite collaboration avec d’autres agences de l’ONU et des ONG internationales lorsque notre nourriture et d’autres fournitures ont été interdites et n’ont pas été acheminées », a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas a été conclu après 15 mois de guerre génocidaire menée par le régime israélien dans la bande de Gaza qui a coûté la vie à au moins 47 306 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants. Le régime sioniste a accepté le cessez-le-feu, n’ayant atteint aucun de ses objectifs de guerre, notamment la libération des captifs, l’élimination de la résistance gazaouie et le déplacement forcé de la population de Gaza vers l’Égypte voisine.

Peur en Israël

L’Autorité de radiodiffusion publique israélienne a révélé lundi que Amichai Chikli, ministre israélien de la Diaspora, avait annulé son voyage dans la capitale belge, Bruxelles, par crainte d’être arrêté, et non pas pour des « menaces sécuritaires », comme l’avait prétendu le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Ces derniers mois, les activités des organisations de défense des droits de l’homme se sont intensifiées, poursuivant des responsables et des soldats israéliens à l’étranger, accusés d’avoir commis des « crimes de guerre » à Gaza. A. Chikli devait prononcer un discours, mardi, au Parlement européen, selon la même source.

L’Autorité de radiodiffusion israélienne a déclaré que A. Chikli avait reçu des instructions des services de sécurité israéliens de ne pas se rendre à Bruxelles par crainte d’être arrêté, et non en raison d’ « avertissements concrets » comme l’a déclaré le bureau de B. Netanyahu dimanche soir.

Citant des sources sécuritaires au sein du Service de sécurité générale (Shabak), l’Autorité de radiodiffusion affirme qu’« il n’y a eu aucune menace tangible contre le ministre Chikli, et la décision d’annuler son voyage a été prise par le Conseil de sécurité nationale israélien. » Avant d’ajouter que « cette décision a été prise en raison de craintes réelles qu’une fois le ministre Chikli arrivé à Bruxelles, des organisations pro-palestiniennes exigent qu’un mandat d’arrêt soit émis contre lui ». La même source précise que la Belgique a récemment transmis un message à Israël affirmant que « le ministre Chikli ne bénéficiera pas de l’immunité contre une arrestation à Bruxelles ».

Profitant du soutien des USA, Israël a commis un génocide à Gaza entre le 7 octobre 2023 et le 19 janvier 2025. Environ 159 000 Palestiniens sont tombés en martyre et blessés, pour la plupart des enfants et des femmes, en plus de 14 000 disparus. Le 21 novembre, la Cour pénale internationale a émis deux mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Galant, accusés d’avoir commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité contre les Palestiniens à Gaza. Israël est aussi accusé de génocide devant la Cour internationale de Justice pour ses actions à Gaza.

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