A l’appel de la coordination nationale du secteur de l’éducation (englobant 24 composantes), la coordination unifiée du corps enseignant, les cadres de soutien au Maroc, ainsi que la coordination nationale du secteur de l’éducation et la coordination du secondaire qualifiant, une marche massive des enseignants a fait vibrer l’avenue Mohammed V à Rabat pour exprimer la colère du corps enseignant. Tout au long de la marche dont le point d’orgue s’est cristallisé devant le ministère de l’Education nationale, les enseignants ont dit tout haut tout le bien qu’ils pensent des syndicats faillis, tout en s’en prenant à la tutelle, au gouvernement et à l’État, tous tenus pour responsables de la déconfiture de l’école publique.

Les manifestants ont dénoncé « l’échec de la gestion du dossier de l’éducation et le blocage qui affecte le secteur de manière sans précédent depuis l’approbation du statut unifié » . comme ils ont annoncé « le retrait de la confiance aux cinq syndicats parties au dialogue » et « le refus du processus de modification auquel le statut unifié est soumis de manière biaisée, ne répondant pas aux véritables problèmes ayant conduit à une crise sans précédent dans le secteur » . Elles ont, enfin, affirmé que « ce sont les coordinations qui devraient participer au dialogue, et non pas les syndicats qui ne représentent plus qu’eux-mêmes et ne reflètent pas l’opinion des acteurs éducatifs ».

Autant dire que les accords conclus les 10 et 26 décembre sont tombés en désuétude puisqu’ils n’ont pas répondu aux attentes des enseignants. Les coordination en rogne rappellent que pas moins de 40 dossiers n’ont même pas bénéficié d’un quelconque examen alors qu’ils font partie du cahier revendicatif dont la tutelle en connait la teneur.

La marche de jeudi a paralysé l’école publique et confirme si besoin est que le rythme de la contestation ira crescendo, rendant difficile toute visibilité quant à un éventuel retour à la normale. La tutelle qui a décidé de prolonger l’année scolaire d’une semaine (pour rattraper tout un semestre rendu chaotique par les grèves perlées) n’est pas au bout de sa peine. Alors que l’on évoque déjà la finalisation du nouveau décret régissant le statut des fonctionnaires de l’éducation nationale à l’issue d’une série de réunions intensives. Les trois aspects controversés, liés aux modalités de promotion et d’évaluation du personnel, seront débattus vendredi par une commission mixte, incluant les cinq syndicats principaux, avant de soumettre la version finale au secrétariat général du gouvernement pour approbation la semaine prochaine. Le statut unifié qui en découlera devant mettre un terme à plus de trois mois de négociations complexes et tendues.

Pour l’heure, il est difficile de prédire l’avenir. D’autant plus que les coordinations qui n’ont pas été associées aux négociations, de bout en bout, restent sur leur faim. Au même titre que les millions d’enfants marocains qui sont pénalisés par ce bras de fer qui promet de durer…

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