« Nous avons retiré nos troupes du Niger avec précaution, en toute sécurité et sans incident… Nous nous tournons vers des pays partageant les mêmes idées, ayant des valeurs démocratiques et des objectifs et défis communs sur la côte ouest-africaine. Oui, nous négocions avec la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Bénin », a déclaré le général Michael Langley.
Auparavant, les États-Unis avaient arrêté leur coopération militaire avec le Tchad et le Niger à l’initiative de ces pays.
Karen Kwiatkowski, ancienne analyste du Pentagone, a relevé que de telles décisions marquent la fin et l’échec de la politique néocoloniale américaine à l’encontre de l’Afrique.
On signale en outre que les ressources allouées au département d’État pour ses missions en Afrique ne sont pas suffisantes pour aider le continent et saisir toutes les opportunités qui s’y présentent, a déclaré John Bass, sous-secrétaire d’État américain aux Affaires politiques par intérim, devant une commission de la Chambre des représentants.
Le département d’État US n’a pas assez de personnel et d’argent pour promouvoir la politique des États-Unis et défendre leurs intérêts en Afrique, a martelé le diplomate US. « Quand je parle d’insuffisance de ressources, cela concerne à la fois le côté programmatique en termes d’aide étrangère, mais aussi le côté opérationnel, pour sortir du trou que nous connaissons depuis cinq à dix ans, en particulier pour doter nos missions à l’étranger de personnel complet », a-t-il souligné. Ces insuffisances ont eu impact sur les ambassades américaines en Afrique, a-t-il indiqué.
Abdoulaye Nabaloum, président de la Confédération des Associations et Mouvements Panafricains de l’Afrique de l’Ouest, a fait savoir de son côté que Les forces américaines ne pourront pas aider les pays du golfe de Guinée à lutter contre le terrorisme, ayant déjà échoué au Sahel.
Les forces des États-Unis n’ont pas apporté de réponses au terrorisme au Sahel et un redéploiement sur la côte Atlantique africaine ne pourra aider les pays de la région, a déclaré à Sputnik Afrique A. Nabaloum. « S’ils se redéployent dans les régions limitrophes du Mali, du Burkina et du Niger, c’est un projet machiavélique, funeste qui enlisera la lutte contre le terrorisme dans ces différents pays et permettra de créer un certain désordre, non seulement du Sahel, mais aussi dans le golfe de Guinée », a-t-il ajouté.
Le monde occidental « fait des pieds et des mains » pour que l’influence russe ne prospère pas en Afrique, alors que Moscou cherche à aider les pays du Sahel à affirmer leur souveraineté, ajoute le militant. « La confiance que ces populations du Sahel ont donné à la Russie dérange beaucoup les politiques et le système de défense de l’armée américaine. Ils voient leur chasse gardée en train de se dérober », explique-t-il.
De nombreux pays africains ne sont pas prêts à accueillir des troupes américaines sur le sol, a indiqué au Wall Street Journal un responsable occidental basé au Sahel. « Même une petite présence américaine, c’est beaucoup pour de nombreux pays africains », a-t-il affirmé.
Un autre responsable du gouvernement ghanéen a affirmé au quotidien que le pays n’acceptait pas une plus grande présence US.
Le major général américain Kenneth Ekman a pour sa part affirmé que le Nigeria s’intéressait au matériel américain, mais ne manifestait aucune volonté d’accepter des troupes américaines à long terme.
A contrario, une stratégie militaire commune pour l’Alliance des États du Sahel présentée par le Mali. L’AES Info rapporte qu’une délégation militaire malienne de haut niveau s’est rendue au Burkina Faso et au Niger pour présenter des « projets clés visant à renforcer la coopération militaire au sein de l’AES ». Elle a été menée par le général de brigade Mamadou Massaoulé Samake. « Cette initiative témoigne de la volonté des pays membres de mutualiser leurs efforts et leurs moyens pour faire face aux menaces communes et construire un avenir plus sûr et prospère pour leurs populations », précise le média. Ces projets seront ensuite soumis à l’approbation des Chefs d’États-majors.