Face aux médias, Mohammed El Ghaloussi a qualifié, vendredi, la corruption au Maroc de « structurelle » et de « profondément liée à l’absence de démocratie ». A ses yeux, les nouvelles dispositions législatives visent à limiter la possibilité pour les citoyens et les associations de déposer des plaintes concernant les malversations financières. Dans son plaidoyer à charge, il a rappelé que le projet de loi restreint non seulement l’accès à la justice pour les dénonciateurs de la corruption, mais empêche également le ministère public de poursuivre des affaires sauf si un rapport a été préalablement émis par des institutions spécifiques telles que la Cour des comptes ou le ministère de l’Intérieur.
Pour cet avocat au fait de nombre de sales affaires qui secouent le pays, « la corruption au Maroc est devenue si omniprésente qu’elle menace l’État et la société ». D’où on plaidoyer contre ce qu’il considère comme « des tentatives de protéger les bénéficiaires de la corruption et d’entraver toute avancée vers la transparence et la justice ». Cette critique est renforcée par le fait que plusieurs dossiers de corruption, notamment ceux concernant les régions de Béni Mellal-Khénifra et Marrakech-Safi, restent non résolus, en partie à cause de compromis politiques et de pressions internes.
Face à ces développements, l’AMPDP, soutenue en cela par divers militants et organisations, a prévu une manifestation devant le Parlement à Rabat samedi 21 septembre. Cette action vise à dénoncer la « propagation de la corruption » et à s’opposer aux dispositions régressives du projet de loi sur le code de procédure pénale. Les manifestants exprimeront leur mécontentement face à ce qu’ils perçoivent comme une tentative de protection des corruptibles et une restriction des mécanismes de contrôle et de dénonciation.
M. El Ghaloussi a également mis en avant le paradoxe de la situation actuelle, où des associations sont créées et soutenues pour dénaturer le domaine civil et les droits, tout en empêchant d’autres d’agir efficacement. Il a appelé à une vigilance accrue et à un soutien renouvelé pour les initiatives qui visent à renforcer la transparence et la responsabilité dans la gestion des fonds publics.