À l’issue de sa rencontre avec la Troïka européenne (France, Grande-Bretagne et Allemagne), tenue le vendredi 20 juin à Genève, A. Araghchi a souligné que « son pays continuerait d’exercer son droit légal à la légitime défense », exprimant son inquiétude face à l’absence de condamnation de l’agression israélienne contre l’Iran. Il a en outre fait savoir que « les capacités défensives de l’Iran étaient non négociables » et a insisté sur le fait que « le programme nucléaire iranien était pacifique et soumis à la supervision de l’Agence internationale de l’énergie atomique ».
Rappelons que des centaines d’avions et de drones israéliens ont mené, le 13 juin dernier, une agression contre diverses régions de l’Iran. Cette agressions a fait des centaines de martyrs et de blessés, dont des hauts commandants militaires, des scientifiques nucléaires et des civils. En riposte, l’Iran a lancé des centaines de missiles contre l’entité sioniste.
La paix mondiale menacée
Quatorze avions cargo militaires américains et allemands, chargés d’équipements et de fournitures destinés à soutenir l’armée, ont été livrés en Israël alors que le conflit avec l’Iran se poursuit, a déclaré jeudi le ministère israélien de la Défense, rapporte l’agence Anadolu. Dans un communiqué, il a assuré que ces livraisons s’inscrivent dans l’opération de ravitaillement aérien et maritime qu’il mène depuis le début de l’attaque israélienne contre l’Iran pour soutenir la « préparation opérationnelle » de l’armée, précisant que ce lot s’ajoute plus de 800 avions cargo militaires arrivés depuis le début de la guerre génocidaire contre la bande de Gaza le 7 octobre 2023.
Le ministère n’a pas révélé la nature des équipements, tandis que Washington et Berlin ne se sont pas exprimés sur le sujet.
Depuis Genève, Fu Cong, ambassadeur de Chine à l’ONU, a affirmé que « les actions d’Israël menacent la paix internationale, et la Chine les condamne fermement ». Dans un discours prononcé vendredi devant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, le diplomate chinois a ajouté que « la communauté internationale doit parvenir à un consensus conduisant à un cessez-le-feu immédiat, afin d’éviter une nouvelle escalade, dont l’issue est inconnue ». Il a également estimé que « les attaques contre des sites nucléaires représentent un grave danger qui ne doit pas être toléré et que les grandes puissances doivent œuvrer à la désescalade, et non à l’escalade ».
« Un plan de paix pour le Moyen-Orient doit être élaboré en coopération avec les pays de la région », a-t-il poursuivi en expliquant que « le recours à la force aveugle est inacceptable et la sécurité des civils doit être garantie à tout moment ».
Le représentant de la Chine a indiqué que « son pays est prêt à contribuer au rétablissement de la paix au Moyen-Orient », soulignant que « la Chine se félicite du dialogue en cours avec l’Iran à Genève ».
Wang Yi, ministre chinois des Affaires étrangères, avait signifié mercredi que son pays « ne peut pas rester les bras croisés et regarder la situation régionale sombrer dans un abîme inconnu », estimant que « les aspects positifs et négatifs de la situation actuelle sont clairs », soulignant que « les actions d’Israël violent le droit international ».
Vendredi, depuis le siège de l’ONU, à New-York, Vassili Nebenzia, représentant permanent de la Russie, a fermement condamné les attaques israéliennes contre l’Iran lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité,. Il a déclaré que « les frappes israéliennes intensives contre les installations civiles iraniennes sont absolument inacceptables et illégales au regard du droit international ». Moscou exige « l’arrêt immédiat des bombardements et des frappes sur l’Iran, en particulier contre les installations nucléaires placées sous la protection de l’AIEA », a souligné le diplomate russe tout en mettant en garde contre « une nouvelle catastrophe nucléaire, sans précédent, dans la région », affirmant que des sites civils liés au nucléaire étaient toujours sous le feu.
Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité russe, a dit appréhender l’escalade du conflit en Asie occidentale pour devenir un conflit mondial. Dans un message publié sur sa chaîne Telegram, il a déclaré que « le seul danger évident est la possibilité d’une escalade du conflit au Moyen-Orient vers un conflit mondial », soulignant que le président américain Donald Trump « évoque constamment cette possibilité ».
D. Medvedev a poursuivi en déclarant que les États-Unis, Israël et l’Iran « devraient prier avec ferveur, conformément aux livres saints des religions abrahamiques ».
Le responsable russe a souligné que l’équipe Trump, « qui refuse absolument de dépenser de l’argent pour un conflit en Ukraine qui ne la concerne pas, traverse actuellement une situation de tension extrême ». « La situation est différente ici, car elle concerne Israël, et ils doivent maintenant s’occuper de leur enfant gâté », a-t-il expliqué.
Samedi, le président russe Vladimir Poutine a réitéré que la Russie et l’AIEA n’ont aucune preuve que l’Iran aurait voulu se doter d’armes nucléaires. Moscou en a informé Israël à plusieurs reprises, souligne le Président russe dans une interview accordée à Sky News Arabia.
La Russie est contre l’apparition des armes nucléaires dans n’importe quel pays. Pourtant, l’Iran a le droit d’utiliser la technologie nucléaire à des fins pacifiques, a-t-il précisé.