« Le peuple veut ce que tu ne veux pas », clamaient les manifestants à l’adresse du président K. Saïed, en réclamant « le respect de la Constitution et le retour à la démocratie ». Brandissant des pancartes « we shall overcome » (« nous vaincrons ») ou « we are united not divided » (« nous sommes unis, pas divisés »), entre 2.000 et 3.000 manifestants, rassemblés devant le théâtre municipal sur l’avenue Bourguiba, artère principale de Tunis, a rapporté l’AFP, dénoncent « le coup de force » présidentiel. Dimanche, la foule était moins dense qu’espéré alors que le Front du salut national, constitué le 26 avril autour du vétéran de gauche Ahmed Nejib Chebbi, pensait attirer de nouveaux soutiens au camp anti-Saied. Celui-ci est mené depuis des mois par le parti d’inspiration islamiste Ennahdha et le mouvement Citoyens contre le coup d’Etat du juriste Jahouar Ben Mbarek. L’automne dernier, ces formations avaient mobilisé jusqu’à 6 ou 7.000 manifestants.

Après des mois de blocage politique, K.Saied s’est arrogé le 25 juillet les pleins pouvoirs en suspendant les activités du Parlement. Depuis, même s’il a formé un gouvernement, il dirige toujours le pays par décrets. Dans une nouvelle étape franchie fin mars, il a dissous le Parlement et changé la composition du Conseil supérieur de la magistrature et de l’autorité électorale Isie.

Sous la pression de ses opposants qui dénoncent « un coup d’Etat » et de la communauté internationale, inquiète d’une dérive autoritaire, le chef de l’Etat assimilé à « Robocop », a annoncé une feuille de route prévoyant un référendum sur la Constitution le 25 juillet et des élections législatives le 17 décembre.

Outre l’impasse politique, la Tunisie s’enfonce dans une grave crise économique avec une croissance atone, un chômage élevé, une inflation galopante accentuée par la guerre en Ukraine et un surendettement qui l’a poussée à demander un nouveau prêt au FMI.

 

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