Les chiffres officiels révèlent ainsi que le nombre total des Marocains affiliés à la sécurité sociale en Espagne s’élevait à 350.433 à fin février 2025, soit les travailleurs étrangers qui cotisent le plus. Les Marocains sont suivis des Roumains (335.223), des Colombiens (220.030), des Italiens (192.544) et des Vénézuéliens (178.187).

Le nombre total de travailleurs étrangers affiliés à la sécurité sociale espagnole a atteint 2.874.398 personnes en février, avec une moyenne de 31.369 affiliés étrangers de plus, enregistrant une hausse de 1,1% par rapport au mois précédent. Parmi ces travailleurs étrangers cotisant à la sécurité sociale espagnole, 1.975.868 sont originaires de pays extra-communautaires (68,8%), tandis que 898.529 proviennent de pays de l’Union européenne (31,2%). De même, 73.231 Ukrainiens sont enregistrés auprès du système de sécurité sociale, soit 25.653 de plus (+54%) qu’en janvier 2022, date du déclenchement de la guerre en Ukraine.

En termes des saisonnalisés, l’affiliation d’étrangers au régime de la sécurité sociale a augmenté en février de 15.804 personnes par rapport au mois précédent, atteignant un total de 2.971.811 personnes occupées, soit 7,6 % de plus qu’il y a un an, un nouveau record historique. Depuis 2022, le régime a intégré 604.592 travailleurs étrangers, soit une augmentation de 26,6 %, indique le ministère, notant que 44,1 % des emplois créés au cours des trois dernières années dans le pays concernent des travailleurs étrangers.

Précarité prégnante

Les Marocains représentent désormais la plus grande communauté étrangère en Espagne, assure le quotidien El Pais. Avec plus de 343.000 travailleurs inscrits à la sécurité sociale, ces migrants témoignent d’un parcours semé d’embûches, jonglant entre espoir de prospérité et conditions de travail souvent précaires, selon un rapport élaboré par le journal espagnol. Ce rapport brosse un tableau édifiant des défis auxquels ils sont confrontés, révélant que, malgré leur investissement indéniable dans l’économie espagnole, une grande partie d’entre eux peine à sortir de ce cycle d’exploitation.

Malgré une hausse significative de leur présence sur le marché du travail, environ 33% des Marocains occupant des emplois avec adhésion dans le système de sécurité sociale se trouvent toujours piégés dans des secteurs tels que l’agriculture, l’élevage et la pêche, où les rémunérations sont parmi les plus basses de l’économie espagnole. En moyenne, les salaires dans ces domaines n’atteignent que 1.562 euros par mois, un écart significative par rapport à la moyenne nationale de 2.273 euros. D’après la même source, l’accès à des opportunités professionnelles dignes semble souvent réservé à une élite, tandis que les migrants se retrouvent coincés dans des emplois qu’ils n’ont pas choisis.

Les témoignages de jeunes travailleurs illustrent les difficultés quotidiennes endurées. « Travailler dans l’agriculture est un combat constant. La chaleur, la pluie, tout ce que le climat impose », partage l’un d’eux, révélant la dureté de conditions souvent inhumaines. Pour plus d’un, ces tâches représentent non seulement un défi physique, mais aussi une lutte pour la reconnaissance et une dignité malmenée.

Pourtant, même ceux qui détiennent des diplômes se heurtent à des murs invisibles lorsqu’ils tentent de s’intégrer dans des professions correspondant à leurs compétences. Ils se retrouvent à accepter des emplois précaires, parfois sans être couverts par la sécurité sociale. « On a l’impression que l’on attend seulement que les Marocains remplissent des postes que les Espagnols ne veulent pas« , déplore un jeune diplômé.

Les femmes marocaines, quant à elles, se retrouvent souvent dans des situations encore plus précaires. Représentant seulement 26% des travailleurs marocains inscrits à la sécurité sociale, leur intégration sur le marché de l’emploi demeure un défi colossal en raison des normes culturelles et sociétales bien ancrées. « Je travaillais sans être enregistrée, affrontant des heures supplémentaires sans rémunération« , indique l’une d’elles, mettant en lumière les abus qui persistent sur le terrain.

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