Serguiï Gaïdaï, à la tête de la région de Lougansk, a assuré sur Telegram que « mes Russes avancent vers le milieu de Severodonetsk. Les combats se poursuivent, la situation est très difficile ». Il a ajouté que la route reliant Severodonetsk à la ville jumelle de Lyssychansk puis à celle de Bakhmout plus au sud était trop « dangereuse » pour permettre l’évacuation des civils. Dimanche, le même responsable avait signalé qu’un assaut russe sur Severodonetsk était en cours avec des combats de rue. Il avait également indiqué que la situation à Lyssychansk s’était « largement aggravée ». Severodonetsk, ville de 100.000 habitants avant la guerre, est pilonnée à l’artillerie depuis des semaines par l’armée russe et les séparatistes prorusses qui combattent à ses côtés. Severodonetsk et Lyssytchank sont situées à plus de 80 km à l’est de Kramatorsk, devenu le centre administratif du Donbass depuis que les séparatistes soutenus par Moscou se sont emparés de la partie orientale de ce grand bassin houiller en 2014.

Pour rappel, la Russie a lancé son «opération militaire spéciale» en Ukraine le 24 février 2022. Selon le président russe Vladimir Poutine, cette offensive vise à «démilitariser» et «dénazifier» l’Ukraine et à porter secours aux Républiques autoproclamées du Donbass (reconnues par Moscou), dont les populations seraient menacées de «génocide». Kiev et les Occidentaux, de leur côté, dénoncent une guerre d’invasion et ont multiplié les sanctions antirusses.

« Kherson, tiens bon, nous sommes proches ! », affirme l’état-major ukrainien sur sa page Facebook. Dans son point de situation publié dans la nuit de dimanche à lundi 30 mai, l’armée ukrainienne affirme avancer dans la région de Kherson, du côté des villages de Andriyivka, Lozove et Bilohirka.

Le bulletin de lundi matin ne donne pas de précision quant à Kherson, mais indique que les forces russes ont fait venir des forces spéciales à Mykolaïv, ville voisine, « dans le dessein de mener des actions offensives pour récupérer des positions perdues ». Aucun commentaire côté russe n’a été fait dans un premier temps concernant les affirmations de Kiev.

Le président ukrainien s’est rendu dimanche pour la première fois depuis l’entrée russe dans l’est du pays, dans la région de Kharkiv, d’où Moscou a retiré ces dernières semaines ses troupes pour les concentrer sur d’autres fronts. Les images le montrent inspectant des immeubles ravagés par les bombes et des véhicules détruits sur le bord de la route. Il a plus tard annoncé le limogeage du chef des services secrets de la région de Kharkiv, pour ne pas avoir travaillé à défendre la ville.

Au sommet européen de lundi, le président ukrainien devait participer par visioconférence depuis Kiev alors que de nouvelles sanctions contre Moscou sont au menu de cette réunion des Vingt-Sept. Outre l’embargo pétrolier, le paquet de sanctions vise l’exclusion de banques russes du système financier international Swift, une aide à l’Ukraine allant jusqu’à neuf milliards d’euros en 2022.

À Bruxelles, à la veille du sommet, les représentants des Vingt-Sept ont examiné dimanche une nouvelle proposition qui exempterait temporairement un oléoduc clé pour la Hongrie d’un embargo progressif de l’UE sur le pétrole russe. Ces nouvelles sanctions sont pour l’instant bloquées par la Hongrie, pays enclavé sans accès à la mer et dépendant du pétrole acheminé de Russie par l’oléoduc Droujba, qui lui fournit 65 % de sa consommation.

Les tentatives de médiation entre Moscou et Kiev restent au point mort en dépit des contacts téléphoniques entre hauts responsables européens et le Kremlin.

 

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