L’ancien officier a déclaré que l’usage de telles munitions est destiné à « détruire intégralement un immeuble de trois étages », et non à viser des cibles précises. « Quand on utilise pour moitié des munitions aériennes, des bombes d’une tonne, ce ne sont pas des attaques ciblées. On sait dès le départ qu’on va faire 90 % de victimes collatérales. C’est un choix », a ajouté l’ancien officier. Pour lui, ces pratiques « relèvent du crime de guerre ».
G. Ancel rappelle que le droit international humanitaire exige que les attaques soient proportionnées et ne visent pas essentiellement les civils. « Quand on commence à bombarder de cette manière, vous faites un nombre de victimes totalement disproportionné », a-t-il souligné, rappelant que le droit de la guerre interdit de telles actions. Il a également comparé la situation à Gaza avec d’autres zones de conflit, affirmant que ces méthodes de guerre visaient non seulement à détruire le Hamas, mais aussi à rendre la région invivable pour les Palestiniens à long terme. Les soldats israéliens « ont reçu l’ordre de ravager intégralement la bande de Gaza pour que les Palestiniens ne puissent plus y vivre dans l’avenir », a-t-il affirmé, faisant écho aux craintes que la violence à Gaza serve de précédent pour d’autres régions.
En réponse aux questions sur la légitimité de cibler des infrastructures civiles utilisées par des groupes armés comme le Hamas, G. Ancel a été clair : « Non, on doit cibler son attaque, c’est la base de la guerre. On ne doit pas attaquer essentiellement des cibles civiles ».
Les critiques de cet ancien officier s’inscrivent dans un contexte de violences israéliennes qui se poursuivent depuis plus de 11 mois dans la bande de Gaza, suite à une attaque singulière du Hamas le 7 octobre 2023. Plus de 42 000 Palestiniens, essentiellement des enfants et des femmes, ont été tués dans la guerre menée par Israël, et plus 95 000 autres blessées, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza. Israël fait également face à des accusations de génocide devant la Cour internationale de Justice pour ses actions dans la bande de Gaza.