« Il est vital » de maintenir le cessez-le-feu et de faire rentrer à nouveau l’aide humanitaire dans la bande de Gaza : la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a joint sa voix à celle de l’ONU et du CICR. Plus tôt, Antonio Guterres, patron de l’ONU ainsi que Thomas Fletcher, responsable en charge de la coordination humanitaire de l’organisation, mais aussi Mirjana Spoljaric, présidente du Comité international de la Croix-Rouge, ont aussi appelé Tel-Aviv à rétablir le flot d’aide humanitaire vers une population et un territoire très éprouvé par plus de 15 mois de guerre génocidaire.

« Il est vital qu’un cessez-le-feu et la distribution d’aide à Gaza soient maintenus (…) tout en trouvant une solution durable pour une paix durable », a écrit Jagan Chapagain, le Secrétaire général de la FICR sur le réseau social X.

Le Qatar, pays médiateur dans le cessez-le-feu à Gaza, a accusé de son côté Israël de « violation flagrante » de l’accord de trêve. « Le Qatar condamne fermement la décision du gouvernement d’occupation israélien d’arrêter l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza », qui constitue « une violation flagrante de l’accord de cessez-le-feu et du droit humanitaire international », a lit-on dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères qui ajoute rejeter « l’utilisation de la faim comme arme de guerre ».

La Jordanie a également condamné la décision d’Israël, avertissant qu’elle risquait de « faire exploser à nouveau la situation » dans le territoire palestinien.Cette décision est une « violation flagrante » de l’accord de trêve entre Israël et le Hamas palestinien, a indiqué dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères à Amman. Il a appelé Israël à « cesser d’utiliser la faim comme une arme contre les Palestiniens et les innocents en leur imposant un siège, en particulier pendant le mois sacré du ramadan ».

L’Union européenne a aussi dénoncé « la décision d’Israël de bloquer l’entrée de toute aide humanitaire à Gaza ». « L’UE appelle à une reprise rapide des négociations de la seconde phase du cessez-le-feu, et exprime son ferme soutien aux médiateurs », a affirmé Anouar El Anouni, porte-parole de l’UE aux Affaires étrangères et à la Politique sécuritaire. « Un cessez-le-feu permanent contribuerait à la libération de tous les otages israéliens restants tout en créant les conditions nécessaires au début du rétablissement et de la reconstruction de Gaza », a-t-il estimé, ajoutant que « toutes les parties ont la responsabilité politique de faire de ceci une réalité ».

« Tout recul de l’élan créé au cours des six dernières semaines risque de replonger les gens dans le désespoir », juge pour sa part la présidente du CICR, dont l’organisation a joué un rôle crucial dans l’échange des prisonniers.

Israël bat le rappel

Le gouvernement d’occupation a entériné un projet de loi autorisant l’armée à faire appel à 400 000 réservistes supplémentaires alors que les négociations pour la deuxième phase d’un cessez-le-feu à Gaza et d’un accord d’échange de prisonniers sont actuellement retardées. Selon la chaîne israélienne Channel 14, cette décision a été prise alors que la reprise potentielle des combats dans la bande de Gaza suscite des inquiétudes.

Selon les nouvelles directives, l’armée israélienne peut mobiliser jusqu’à 400 000 soldats de réserve d’ici le 29 mai, soit 80 000 soldats de plus qu’avec la précédente ordonnance, qui limitait la mobilisation à 320 000 soldats, a noté le diffuseur. « Cette décision intervient alors que le recrutement d’effectifs de réserve pose toujours problème », a mentionné Channel 14.

Alors que la première phase de 42 jours du cessez-le-feu touche à sa fin, Israël a soutenu unilatéralement une prolongation proposée par Steve Witkoff, envoyé américain au Moyen-Orient, couvrant le mois du ramadan et la fête juive de Pâques. Cependant, le Hamas a rejeté à plusieurs reprises la prolongation de la première phase, insistant au contraire pour passer directement à la deuxième étape. Elle impliquerait la libération de tous les prisonniers restants et la fin plus permanente de la guerre à Gaza.

Plus tôt dans la journée de dimanche, Israël a déclaré suspendre l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza. « Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a décidé, à partir de ce matin, de suspendre toute entrée de vivres et de fournitures dans la bande de Gaza », a déclaré son bureau dans un communiqué. « Si le Hamas persiste dans son refus, d’autres mesures seront prises », a-t-il ajouté.

Le Hamas a condamné la décision israélienne, déclarant que « la décision de suspendre l’aide humanitaire est un chantage mesquin, un crime de guerre et une violation flagrante de l’accord (de cessez-le-feu) ».

L’agence de la protection civile de Gaza a, quant à elle, signalé des « tirs d’artillerie et des attaques de chars israéliens » à l’est de la ville de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza. Le Croissant-Rouge palestinien a rapporté qu’une personne a été tuée dans une frappe de drone israélien dans la région, et une autre dans une ville voisine. Le ministère de la Santé de l’enclave palestinienne a par la suite fait état d’au moins quatre morts et six blessés dans les attaques israéliennes de dimanche.

A rappeler aussi que B. Netanyahu a remercié dimanche le président américain d’avoir autorisé l’envoi à Israël d’armes qui permettront, selon lui, « de finir le travail contre l’axe iranien ». Donald Trump « est le meilleur ami qu’Israël ait jamais eu à la Maison Blanche » et « il l’a montré en nous envoyant les munitions qui étaient bloquées » par le gouvernement de son prédécesseur Joe Biden, a déclaré B. Netanyahu dans un message vidéo en anglais. « Il donne ainsi à Israël les outils dont il a besoin pour finir le travail contre l’axe iranien », a-t-il ajouté.

Marco Rubio, secrétaire d’État US, a déclaré samedi avoir signé l’envoi d’une aide militaire d’environ 4 milliards de dollars à Israël, en rappelant qu’un embargo partiel sur les armes imposé par J. Biden avait été annulé.

B. Netanyahu dont le pays dispose de dizaines d’ogives nucléaires accuse la République islamique de chercher à se doter de la bombe atomique pour détruire Israël, et répète à l’envi être prêt à tout pour l’en empêcher. Téhéran, dont certains dirigeants appellent régulièrement à la destruction d’Israël, a toujours démenti ces accusations, assurant que son programme nucléaire est à visée exclusivement civile. Au cours de la guerre génocidaire israélienne contre Gaza, plusieurs fronts de soutien à Gaza ont été ouverts via le Liban, le Yémen et l’Irak.

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