La veille lundi, un soldat israélien a été tué et sept autres blessés, dont trois sont dans un état critique, lundi 30 décembre, lorsqu’une maison abritant des soldats à Beit Hanoun, dans le nord de la Bande de Gaza, a été touchée par un missile antichar tiré par la Résistance palestinienne. L’armée d’occupation israélienne a affirmé que le soldat abattu servait dans le bataillon Netzah Yehuda (97e) de la brigade Kfir. Lors de la même attaque, trois autres membres du bataillon Netzah Yehuda ont été grièvement blessés et transportés dans un hôpital israélien, a indiqué l’armée d’occupation dans un communiqué publié sur la plateforme X.
Depuis le début de la dernière offensive terrestre israélienne contre le nord de la Bande de Gaza, le 6 octobre 2024, le bilan des pertes parmi les soldats israéliens s’élève à 41 morts. Un bilan qui laisse pantois au regard des opérations de la résistance palestinienne depuis plus de 15 mois. Un décompte officiel estime que 800 militaires israéliens ont été tués depuis le 7 octobre 2023 et plus de 5.000 ont été blessés. Un chiffre inédit depuis la guerre de 1973. 40 ont perdu la vie depuis le lancement de l’opération terrestre contre le nord, début octobre dernier.
Lundi dernier, trois soldats israéliens de la brigade Kfir, dont un capitaine, ont été tués à Beit Hanoun lors de la détonation d’un engin explosif. Cela fait suite à l’annonce par l’armée d’occupation d’opérations élargies dans les parties occidentales de la ville, dans le nord de la Bande de Gaza.
Depuis le 7 octobre 2023, Israël mène une guerre génocidaire contre la bande de Gaza qui a fait plus de 45 500 martyrs, dont une majorité de femmes et d’enfants. Cela sans compter le nombre de blessés qui dépasse les 110.000. Une affreuse situation lorsqu’on sait que les Gazaouis vivent depuis quelques mois les affres d’un désert médical renforcé par la guerre déclarée par l’armée sioniste aux unités hospitalières pratiquement toutes mises hors service.
A Beit Hanoun, des appels de détresse ont été lancés par des Gazaouis encerclés par l’armée sioniste dans la zone déclarée désormais fermée. En parallèle, les fortes pluies qui s’abattent sur la bande de Gaza aggravent la misère des déplacés palestiniens alors qu’Israël poursuit son attaque militaire meurtrière contre l’enclave, a déploré mardi l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). « Les personnes déplacées, qui vivent déjà dans des conditions invivables en raison de la guerre, doivent maintenant faire face à de fortes pluies », a déclaré l’UNRWA dans un communiqué.
L’agence de l’ONU a déclaré que les pluies ont inondé plus de 100 tentes abritant des civils déplacés et causé des dégâts importants dans la ville de Khan Younis, dans le sud du pays. « Environ 500 familles vivent encore le long du littoral de Gaza », a-t-elle ajouté. « Une aide humanitaire plus importante et plus régulière doit arriver à Gaza pour aider les gens à se réchauffer cet hiver », a-t-elle encore soutenu à l’heure où l’agence a été criminalisée par Tel-Aviv et que l’armée sioniste choisit l’arme de la faim pour servir sa politique d’épuration.
La destruction par Israël d’hôpitaux dans le nord de la Bande de Gaza participe d’une campagne de « nettoyage ethnique » contre les Palestiniens, affirme le journal israélien Haaretz. Dans un récent éditorial, le quotidien critique les agissements de l’armée israélienne dans le nord de la Bande de Gaza, affirmant qu’ils visent à empêcher les Palestiniens déplacés de rentrer chez eux et à dépeupler de fait la région.
Selon le journal, les destructions, en particulier la démolition des hôpitaux, obligent également les habitants à se déplacer vers le sud pour obtenir des soins médicaux essentiels. Il souligne qu’une région aussi vaste ne peut être laissée sans hôpitaux, surtout en temps de guerre, rappelant que la quatrième Convention de Genève accorde aux hôpitaux une protection spéciale durant les conflits.
L’article critique également les justifications fournies par l’armée israélienne pour ses attaques, affirmant que la présence d’armes légères ou de munitions dans un hôpital, ou même d’individus armés recevant un traitement, ne saurait justifier de telles attaques. L’éditorial souligne que la partie nord de la Bande de Gaza a été détruite et que l’armée s’emploie actuellement à achever la démolition, en insistant sur le fait qu’il s’agit d’un acte illégal qui ne devrait en aucun cas concerner les hôpitaux.
Il condamne également la tentative de l’armée israélienne de justifier ses actions en publiant des photos de deux pistolets et d’un couteau prétendument trouvés dans les hôpitaux. Ces preuves ne corroborent pas les affirmations de l’armée et ne peuvent justifier l’humiliation consistant à forcer des dizaines de patients et de médecins à évacuer l’hôpital vêtus uniquement de leurs sous-vêtements, est-il ajouté.
Plus grand établissement hospitalier du nord de la Bande de Gaza, l’hôpital Kamal Adwan, qui porte le nom d’un membre du comité central du Fatah assassiné en 1973, avait pris en charge plus de 400 000 patients avant de subir l’assaut de l’armée israélienne.
Vendredi, l’armée israélienne a encerclé l’établissement médical, évacuant de force le personnel soignant et les blessés. Certaines parties de l’hôpital ont été incendiées au cours du raid.
B. Netanyahu démonétisé
Un récent sondage israélien révèle que la majorité des israéliens sont mécontents de la politique du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Réalisé par la chaine publique Kan, il indique qu’ils sont 64% de cet avis. 46% d’entre eux estiment que les chefs de l’état-major et de la Savak, Herzi Halevi et Ronan Bar devraient démissionner.
La principale source de préoccupation des Israéliens est sans doute le sort des captifs israéliens. Malgré les massacres et les destructions commis par l’armée israélienne contre les Palestiniens dans la bande de Gaza, présentés comme des exploits, l’armée d’occupation est toujours incapable de ramener les captifs israéliens que le Hamas avait enlevés pour les échanger contre les milliers de détenus palestiniens qui croupissent par milliers dans les prisons israéliennes. 100 captifs israéliens sont encore séquestrés dans la bande de Gaza, dont un nombre inconnu ont été tués dans les frappes israéliennes sur l’enclave.
Le chiffre des détenus palestiniens depuis octobre 2023 s’élève à 11.700, selon l’organisation ad-Damir qui précise que ce chiffre comprend uniquement les Palestiniens de la Cisjordanie et d’al-Qods. Ceux qui ont été enlevés dans la bande de Gaza durant cette date n’ont pas encore été recensés. La dernière vague d’enlèvement a touché le personnel de l’hôpital Kamal Adwan qui a été incendié par les forces d’occupation. Son directeur Dr Houssam Abou Safiya se trouverait dans la prison à la sinistre réputation de Sdei Teiman où il subirait des sévices et des tortures.
Face à l’impasse dans les négociations sur un accord d’échange des détenus, la radio militaire israélienne estime que la politique suivie par le gouvernement de l’occupation pour libérer les captifs israéliens est « inefficace ». « On ne peut pas dire que les négociations sur l’accord d’échange sont gelées, mais il n’y aucune évolution jusqu’à présent », a-t-elle rapporté. Et de préciser que « l’armée tente de faire pression militairement sur le Hamas pour l’achever en dépit de l’échec de cette politique dans les mois passés ».
Danny Yatom, ex-chef du Mossad a confié au Maariv que « nous aurions dû déduire depuis longtemps que le recours à la force compromet la vie des otages ».
L’affaire de corruption, de fraude et d’abus de confiance qui éclabousse le Premier ministre israélien semble aussi occuper le centre d’intérêt des Israéliens. Ils sont nombreux, 54%, à soutenir l’enquête pénale lancée contre son épouse, accusée entre autres de harcèlement contre des témoins dans cette affaire et dont certains dessous ont été révélés dans un programme télévisé. Seuls 23% se sont exprimés contre cette enquête. 77% des sondés ont aussi appuyé la commission d’enquête sur les évènements du 7 octobre Des chiffres à la hausse par rapport au mois précédent qui laissent transparaitre une crise de confiance chez la population israélienne qui insiste pour savoir ce qui s’est passé ce jour-là. La guerre et les exploits dont se targue B. Netanyahu n’ayant parvenu à les dissuader. Le sondage de Kan rapporte aussi que 70% des Israéliens sont favorables à des élections à la fin de la guerre.
Autre source d’inquiétude, la poursuite de la guerre contre l’enclave pendant que les factions de la résistance annoncent tous les jours des opérations. Et l’armée israélienne de faire état de tués et de blessés dans ses rangs. Après 15 mois de guerre génocidaire contre la bande de Gaza qui a fait au moins 55 mille martyrs et disparus palestiniens, des médias israéliens appréhendent « qu’Israël ne soit enlisé dans le bourbier de Gaza qui coûte très cher », selon le Maariv.
« Chaque fois que l’armée réalise un pas en avant, elle revient deux pas en arrière. Chaque fois que l’armée déclare avoir nettoyé une région, les terroristes reviennent », constate pour sa part le Yedioth Ahronoth. « N’est-ce pas un crime que d’envoyer nos fils à tous les coups dans les mêmes régions pour qu’ils perdent la vie » s’irrite le quotidien selon lequel « les Israéliens méritent de grands dirigeants qui savent assumer leurs responsabilités et qui savent définir les politiques sans excuse ni occultation ».
Fin novembre, un sondage réalisé par la chaine 12 de télévision israélienne révélait que 71% des israéliens sont en faveur d’un accord pour les détenus en échange de l’arrêt définitif de la guerre. 15% seulement se sont prononcés contre. Ils étaient 20% le mois passé. Force est de constater que dans les sondages, les Israéliens ne semblent pas outrés par la guerre génocidaire menée par B. Netanyahu en leur nom, contre les Palestiniens. Un mutisme aussi complice que cruel. Le chef du Likoud semble jusqu’à présent peu soucieux de ces tendances défavorables au sein de l’opinion israélienne. Comme il l’a été avec les mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI). Une fois rétabli de son hospitalisation dimanche, il devra certes comparaitre devant le tribunal de Jérusalem, mais il continuera, sans se soucier, son va-t-en-guerre frénétique. Le ministre israélien de la Justice Yariv Levin a remplacé B. Netanyahu au poste de Premier ministre le temps de l’opération de ce dernier, qui a subi dimanche soir une ablation de la prostate. Le ministre de la guerre Israel Katz a pris, quant à lui, la tête du cabinet de sécurité.
Agé de 75 ans, B. Netanyahu avait subi la semaine dernière une série d’examens qui avaient révélé une inflammation des voies urinaires nécessitant une ablation de la prostate. En mars, il avait été opéré d’une hernie et, en juillet de l’année dernière, les médecins lui avaient implanté un stimulateur cardiaque à la suite d’une alerte médicale.