A.Benkirane n’a pas cherché à faire dans la demi-mesure. « Les syndicats sont des mercenaires, et je vous le dis en tant qu’ancien chef du gouvernement », a-t-il lancé à ses partisans, dénonçant une complicité présumée entre syndicats et Exécutif. Il a simplifié l’équation en assurant que les dirigeants syndicaux tirent profit de leur proximité avec le pouvoir tout en excluant la classe ouvrière des bénéfices des arrangements conclus. C’est la raison pour laquelle, devait-il ajouter, la commission préparatoire du neuvième congrès national du parti, tenu le week-end dernier à Bouznika, n’a pas jugé utile d’inviter Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT). Ce dernier a ainsi été écarté au même titre que Aziz Akhannouch, chef du gouvernement, outre Driss Lachgar, premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP).

« Le temps des politesses est terminé », a-t-il affirmé, accusant le leader de l’UMT d’avoir « contribué à faire tomber le Parti de la justice et du développement » lors des élections de 2021. Un reproche direct et sans équivoque.

épiloguant sur les centrales syndicales et leur fonction, le leader islamiste a pointé du doigt l’enrichissement de plusieurs responsables, accusés d’avoir accumulé des gains considérables au détriment des travailleurs qui endurent de grandes difficultés sociales et économiques.

Le patron du PJD n’a pas été tendre avec la majorité aux affaires, particulièrement avec son chef, Aziz Akhannouch, auquel il reproche d’avoir fait fi de «ses engagements électoraux, notamment ceux portant sur l’aide directe et la revalorisation des salaires des enseignants ». Il a dénoncé ce qu’il qualifie d’« utilisation de l’argent public pour acheter les voix des électeurs ». Il a également minimisé l’impact des hausses de salaires accordées récemment à certains fonctionnaires, estimant qu’elles sont « insignifiantes au regard de l’inflation et de la flambée des prix ».

Mélangeant l’anecdotique au réel, A. Benkirane n’a pas manqué de revenir sur le déplacement d’A. Akhannouch dans la région d’Agourai où la fête organisée aurait nécessité le sacrifice de « 60 moutons » alors que « le roi nous a dispensés cette année de l’abattage rituel ». Voilà qui symbolise, à ses yeux, le fossé grandissant entre les dirigeants actuels et les préoccupations réelles des citoyens. « Le gouvernement a perdu toute légitimité », a-t-il conclu.

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