Bis repetita ! S. Chengriha qui avait déjà supervisé des exercices similaires avec tirs réels dans cette même zone, trois semaines avant le lancement des manœuvres « African Lion », qui s’étaient déroulées du 20 au 31 mai, revient à la charge. En 2023, le même haut gradé, représentant en chef du système algérien, avait également dirigé des exercices avec tirs réels dans la troisième région militaire, deux semaines avant le début des manœuvres « African Lion ».
Parallèlement, il y a lieu de signaler que l’armée mauritanienne a décidé de fermer la région de Lebriga, située à la frontière algérienne. Cette zone, localisée au nord-est de la Mauritanie près des camps de Tindouf, a été déclarée « interdite aux civils », apprend-on des médias mauritaniens relayés par d’autres des Émirats arabes unis.
Une source militaire mauritanienne a précisé que cette décision vise à « contenir les conséquences du chaos sécuritaire et à mettre fin aux activités illégales, notamment la contrebande organisée, dans la région ». On précise, en outre, que « par cette décision, la Mauritanie cherche à réaffirmer sa souveraineté sur ses frontières et à renforcer sa présence militaire dans des zones échappant à tout contrôle direct depuis des décennies, alors que les menaces sécuritaires s’accroissent dans la région du Sahel et que les intérêts des acteurs régionaux et internationaux se croisent.»
Cette annonce intervient quelques jours après que le démantèlement par les autorités mauritaniennes d’un réseau de trafic de drogue, impliquant cocaïne, cannabis et psychotropes, avec la participation de Sahraouis originaires des camps de Tindouf et de ressortissants mauritaniens. L’enquête des services de sécurité se poursuit avec les suspects.
Sous la présidence de Mohamed Cheikh Ould El Ghazouani, l’Exécutif mauritanien avait adopté en janvier 2012 un projet de loi créant une « zone de défense sensible » dans le nord du pays. « Le projet fixe les coordonnées des points de repère terrestres matérialisant les limites de cette zone, située au nord, peu habitée, qui pourrait servir de transit pour les terroristes, les trafiquants de drogue et les bandes criminelles organisées », soulignait l’exécutif mauritanien dans un communiqué à l’époque. Décision suivie par des manœuvres militaires en mars de la même année, dans la wilaya de Tiris Zemmour. Fin 2021, le ministère de la Défense a inauguré de nouvelles installations à la base de Lemerya, des radars de surveillance à Zouerate, ainsi qu’un centre de contrôle aérien et d’information à Fdirek, près des camps de Tindouf.
Dans le sillage de la déclaration interdisant l’accès civil à la zone de Lebriga une rencontre entre Hanana Ould Sidi, ministre mauritanien de la Défense, et Amine Said, l’ambassadeur algérien à Nouakchott, a eu lieu jeudi 22 mai. Officiellement, « la réunion a porté sur les relations bilatérales et sur les moyens de les renforcer et de les développer, notamment dans le domaine de la défense », a indiqué un communiqué de l’armée mauritanienne.