Selon les sources de santé et les témoins oculaires, les forces israéliennes continuent de cibler non seulement des habitations dans la bande de Gaza, mais aussi des tentes abritant des Palestiniens déplacés de force et des zones où se rassemblent des civils. Les soldats israéliens ont ouvert le feu sur des civils attendant de l’aide humanitaire près du corridor de Netzarim, au sud de la ville de Gaza. Dans l’attaque, 11 Palestiniens ont été tués et de nombreuses personnes ont été blessées. Il a été signalé que certains des blessés étaient dans un état critique.
À la suite du bombardement d’une maison appartenant à une famille palestinienne dans le quartier de Zeytoun, quatre personnes, dont un enfant, ont été tuées, et des blessés ont été signalés.
Dans le camp de réfugiés de Megazi, dans la partie centrale de la bande de Gaza, 10 Palestiniens ont été tués dans une maison qui a été la cible d’un bombardement et de nombreuses personnes ont été blessées.
Le bilan des victimes de la guerre génocidaire perpétrée par Israël contre la population palestinienne dans la bande de Gaza, depuis le 7 octobre 2023, a grimpé à 55 637 morts et 129 880 blessés, a indiqué mercredi le ministère de la santé de l’enclave palestinienne.
Dans son bulletin quotidien, il a fait savoir que les hôpitaux de la bande de Gaza avaient reçu 144 morts et 560 blessés au cours des dernières 24 heures. Il a souligné que le nombre de victimes en quête d’aide humanitaire auprès des centres de distribution d’aide israélo-américains dans le sud de la bande de Gaza s’est alourdi à plus de 400 morts et plus de 3 000 blessés depuis le 27 mai.
Passant outre la supervision de l’Onu, Israël a commencé, le 27 mai, à mettre en œuvre un plan de distribution d’aide humanitaire par l’intermédiaire de la Gaza Humanitarian Foundation – GHF, soutenue par les États-Unis et Israël. Les Palestiniens affirment que ce plan vise à les forcer à se déplacer du nord de l’enclave assiégée vers le sud.
Cette décision intervient alors qu’Israël bloque le passage des camions transportant des fournitures et de l’aide humanitaire, qui s’accumulent à la frontière depuis le 2 mars. Seules quelques dizaines de camions ont été autorisées à entrer, alors qu’il faudrait au moins 500 camions par jour pour répondre aux besoins des Gazaouis.
L’armée israélienne a repris ses attaques contre l’enclave palestinienne le 18 mars. Depuis lors, elle a tué 5 334 personnes et en a blessé 17 839 autres, en dépit d’un accord de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers entré en vigueur en janvier dernier.
Début mars s’est achevée la première phase de l’accord de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers entre le Hamas et Israël, entré en vigueur le 19 janvier, avec la médiation de l’Égypte et du Qatar et sous la supervision des États-Unis.
Alors que le Hamas a respecté les termes de la première phase, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, qui est sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), a décidé de ne pas s’engager dans la deuxième phase afin de répondre aux attentes des extrémistes de sa coalition au pouvoir, selon les médias israéliens.
Israël a repris sa guerre génocidaire, le 18 mars dernier, en menant des frappes aériennes violentes et de grande ampleur, dont la plupart ont visé des civils dans des maisons et des tentes abritant des Palestiniens déplacés. Le 8 mai, l’armée israélienne a annoncé le lancement de l’opération « Chariots de Gédéon », élargissant le champ de son intervention, en envahissant plusieurs zones de la bande de Gaza.
Au mépris des appels internationaux et des injonctions de la Cour internationale de justice (CIJ) à y mettre fin et avec le soutien des États-Unis, Israël commet un génocide dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023, incluant des carnages, des privations de nourriture, des destructions et des déplacements forcés de population.
Génocide dénoncé à Strasbourg
Israël avait assiégé le territoire pendant 18 ans. Aujourd’hui, les maisons d’environ 1,5 million de Palestiniens sur les 2,4 millions que compte la bande de Gaza ont été détruites par la guerre. La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a condamné mercredi les actions militaires d’Israël dans la bande de Gaza, soulignant que l’objectif déclaré de Tel-Aviv de prendre le contrôle total du territoire et le déplacement forcé de la population civile constituent une violation directe du droit international.
Lors d’une session du Parlement européen à Strasbourg, à l’initiative du groupe de la gauche, les actions d’Israël à Gaza ont été qualifiées de « génocide » pour la première fois dans l’intitulé d’un débat parlementaire.
S’adressant aux eurodéputés, K. Kallas a rappelé qu’Israël a certes le droit à la légitime défense, mais a précisé que « ce que nous voyons en pratique va au-delà de l’autodéfense ». Elle a dénoncé le maintien du blocus sur la nourriture et les médicaments à destination des Gazaouis, estimant que cela « ne protège pas Israël », mais sape plutôt « des décennies de principes humanitaires ».
« La situation humanitaire se détériore », a-t-elle encore averti, évoquant les récentes informations faisant état de plus de 50 Palestiniens tués par l’armée israélienne alors qu’ils faisaient la queue pour obtenir de la farine. « Les sites d’aide sont au-delà de l’imaginable. Chaque jour que dure cette guerre, c’est un pas de plus loin de l’humanité. Ça suffit. »
Elle a fustigé la campagne militaire israélienne lancée il y a un mois, dénonçant « un usage disproportionné de la force », la destruction des infrastructures civiles et un « nombre de morts inacceptable ».
K. Kallas a affirmé que 90 % de la population de Gaza est déjà déplacée, et que ceux qui restent dépendent entièrement de l’aide humanitaire, qui est empêchée d’entrer dans l’enclave. « L’objectif déclaré d’Israël de contrôler l’ensemble de la bande de Gaza, toute tentative de modifier, de réduire ou de redessiner ce territoire constitue une violation du droit international. Le déplacement permanent des civils palestiniens serait également une violation grave. Nous devons le dire clairement », a-t-elle insisté.
Concernant le rôle de l’Union européenne, la responsable a appelé à accentuer la pression sur le gouvernement israélien : « Il faut intensifier la pression. Je continuerai à le faire, comme je l’ai déjà fait à plusieurs reprises. » Elle a rappelé que des sanctions ont déjà été imposées contre des individus et entités responsables de graves violations des droits humains contre les Palestiniens. « Des discussions sont en cours pour sanctionner davantage de colons extrémistes ainsi que les entités et organisations qui les soutiennent, tout comme les partisans du Hamas. Mais nous n’avons pas encore l’unité nécessaire, et c’est quelque chose que nous devons tous réclamer », a-t-elle conclu.
Pression sur la Cisjordanie
L’armée israélienne a lancé dans la nuit de mardi à mercredi 18 juin une opération dans deux camps de réfugiés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée, a indiqué l’armée d’occupation à l’AFP.
« Autour de 04h00 du matin (01h00 TU), les soldats sont entrés dans le camp de Balata », près de la ville de Naplouse, pour « une opération antiterroriste de routine », a dit l’armée. Des troupes ont également été déployées dans le camp voisin d’Askar. « Ils ont fermé toutes les entrées du camp, saisi plusieurs maisons, après avoir expulsé leurs résidents, et ordonné aux propriétaires de ne pas revenir pendant 72 heures », a déclaré à l’AFP Imad Zaki, chef du comité populaire de Balata.
Un photographe de l’AFP sur place a constaté que des personnes quittaient leur domicile, avec des sacs d’affaires pour plusieurs jours. « Ces maisons ont été transformées en postes militaires et centres d’interrogatoire », a ajouté I. Zaki, faisant écho à des témoignages similaires d’habitants de secteurs de Cisjordanie où l’armée a mené des opérations ces dernières semaines. « Les soldats font des fouilles, passant de maison en maison et de quartier en quartier, et détruisent ce qui se trouve dans les maisons et agressent physiquement les résidents », a-t-il encore affirmé. La vie du camp a été « largement paralysée », mais personne n’a été blessé, a-t-il dit. Les soldats ont arrêté plusieurs jeunes, selon le photographe de l’AFP.
Dans le nord de la Cisjordanie, territoire occupé par Israëldepuis 1967, une centaine de maisons du camp de réfugiés de Jénine ont été détruites mercredi sur ordre des autorités israéliennes, selon un correspondant de l’AFP sur place. Plus tard, l’armée a déclaré avoir « neutralisé » pendant la nuit un Palestinien dans le village d’al-Walaja, près d’ALQods, employant un terme qu’elle utilise souvent quand quelqu’un a été tué. Un Palestinien armé d’un couteau « a tenté de poignarder des soldats » israéliens déployés sur place « et de voler leurs armes », a-t-elle affirmé dans le communiqué. « Les soldats ont riposté par des tirs et neutralisé le terroriste. »
La veille, l’armée avait fait état d’activités de ses forces dans divers secteurs de la région de Jénine, bastion de groupes armés palestiniens en Cisjordanie occupée. Cinq combattants palestiniens soupçonnés de planifier des attaques contre Israël ont été arrêtés, a-t-elle dit.
Les violences ont flambé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza le 7-Octobre. Au moins 939 Palestiniens, dont des combattants, y ont été tués par des soldats ou colons israéliens, selon le ministère de la Santé palestinien. Au moins 35 Israéliens, civils et soldats, ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors d’opérations militaires israéliennes, selon les données officielles israéliennes.