Selon lui, ce phénomène s’expliquerait par le fait que la vision du monde de la jeune génération a changé: « Depuis le 11 septembre, l’Irak et l’Afghanistan, et en ce moment, si vous regardez ce qui se passe à Gaza et au Liban, beaucoup de jeunes se disent : « Pourquoi devrais-je m’impliquer si vous ne faites rien de bon ? » »
L’ancien agent a également déclaré que, par le passé, lorsqu’il avait été recruté par le MI6, « il y avait un ennemi clair à combattre ». Aujourd’hui, la jeune génération s’intéresse à d’autres « questions », notamment « le changement climatique, les droits de l’homme ». Un constat également dressé par William Leben, expert en stratégie au Collège de sécurité nationale de l’Université nationale australienne. Pour les jeunes d’une vingtaine d’années « les principaux problèmes auxquels le pays est confronté concernent le changement climatique », a-t-il déclaré à ABC. « C’est une tendance qui apparaît dans les services de renseignement de tout le monde occidental », a insisté H. Ferguson. ABC évoque pour sa part une conférence australienne sur la sécurité nationale, qui s’est tenue en avril, soulignant alors que le pays manquait de travailleurs possédant les « compétences nécessaires en géopolitique », car les jeunes considèrent le changement climatique « comme une menace plus grande pour le pays que les nations hostiles ».
Évoquant une situation « désastreuse » au Royaume-Uni, la chaîne australienne a rapporté que ce pays avait modifié ses règles de recrutement afin de permettre aux citoyens dont les parents sont nés à l’étranger d’intégrer les services de sécurité et ainsi d’accroître « le bassin de main-d’œuvre ». Pour Afeya Akhand, du think tank Institut australien de stratégie politique (ASPI), il est essentiel que les agences prennent en compte le point de vue de la génération montante qui influencera les décisions. Pour ce faire, la perception de ce qu’est la sécurité nationale doit être changée. « De nombreux jeunes considèrent des questions telles que le COVID et le changement climatique comme des menaces majeures. Il est important de changer les perceptions pour montrer à la prochaine génération qu’il est possible de travailler sur un large éventail de questions au sein des agences gouvernementales et de sécurité », a-t-elle déclaré.