Répondant à une série de questions sur le thème de « la gestion et la valorisation des ressources hydriques à la lumière des récentes pluies et chutes de neige » le ministre a souligné que « ce taux important n’avait pas été atteint depuis plusieurs années », précisant que les retenues des barrages s’élèvent actuellement à 6,61 milliards de mètres cubes, auxquels s’ajoutent 280 millions de mètres cubes d’eau collectés dans les nouveaux barrages réalisés depuis 2022. 

N. Baraka a relevé que les apports en eau et en neige dans les barrages, depuis septembre dernier jusqu’à ce jour, ont atteint un total de 3.785 millions de mètres cubes, détaillant que le bassin du Loukkos a enregistré un apport de 448 millions de m³, tandis que le volume des ressources hydriques dans les bassins de Moulouya et de Sebou s’élève respectivement à 450 millions et 1,160 milliard de m³. Concernant le barrage Al Wahda, les retenus ont dépassé les 2 milliards de m³, contre 580 millions pour Oum Errbia, 81 millions pour Tensift, 139 millions pour Souss-Massa, 284 millions pour Drâa-Oued Noun et 275 millions de m³ pour le bassin Guir-Ziz-Rheris. 

Dans ce contexte, le ministre a affirmé que le Maroc est passé d’une situation de stress hydrique aigu à une situation de stress modéré, à la faveur des dernières précipitations. Toutefois, il a précisé que ces pluies restent inférieures de 25% par rapport à la moyenne saisonnière. Il a par ailleurs fait savoir que les données récentes font état d’une baisse de 58% des ressources hydriques habituelles, en dépit d’une amélioration de 45% des apports hydriques par rapport à la période précédente. 

S’agissant de la valorisation de ces ressources, le responsable a assuré que les pluies récentes ont permis au Maroc de garantir l’approvisionnement en eau potable pour une durée d’au moins un an et demi, ajoutant que « les inquiétudes qui pesaient sur la gestion de l’eau durant l’été sont désormais écartées pour l’ensemble des bassins hydrauliques, à l’exception des provinces du Sud qui connaissent une situation particulière ». Ces apports hydriques permettront également d’assurer des volumes d’eau supplémentaires pour l’irrigation agricole, a-t-il ajouté. 

Le ministre, a par ailleurs, indiqué que les travaux de construction des stations de dessalement se poursuivent à un rythme soutenu, avec une capacité actuelle de plus de 300 millions de mètres cubes, grâce aux efforts conjoints de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) et du Groupe OCP

Envasement et dragage 

N. Baraka, a indiqué aussi que l’envasement des barrages engendre chaque année une perte de 50 millions de mètres cubes de capacité de stockage. Dès lors, il a souligné que son département accorde une attention particulière à cette problématique, qui se pose actuellement avec acuité. Ainsi, des études ont été réalisées pour évaluer les pertes de capacité de retenue causées par l’envasement, à la suite desquelles plusieurs mesures préventives ont été adoptées, notamment la signature d’une convention avec l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF) visant à intensifier les opérations de reboisement afin de limiter l’envasement des barrages. 

La question de l’envasement est désormais prise en compte lors de la conception des nouveaux barrages, en prévoyant un volume dédié à l’accumulation des sédiments pour une durée d’exploitation d’au moins 50 ans, permettant ainsi de rentabiliser les coûts de construction de ces ouvrages hydrauliques, a-t-il ajouté. Suite à la succession des épisodes de sécheresse, un programme d’extraction des sédiments a été mis en place pour certains barrages de petite taille, a relevé le ministre, notant toutefois que le coût de cette opération demeure élevé, atteignant 70 dirhams par mètre cube. 

Face à cette réalité, N. Baraka a souligné la nécessité d’envisager d’autres approches, telles que la surélévation de certains grands barrages, afin d’augmenter leurs capacités de stockage et de prévenir la problématique de l’envasement. 

Comments are closed.

Exit mobile version