A rebours des positions occidentales sur le conflit au Proche-Orient, le chef de la diplomatie russe a donné une grille de lecture sur le conflit à Gaza et la guerre qu’Israël mène contre le Hamas et le Hezbollah. Dans un entretien accordé à la chaîne arabe de Russia Today le 31 août, S. Lavrov a estimé qu’ « Israël ne peut éliminer ni le Hamas ni le Hezbollah », et devait chercher des alternatives pour une solution pacifique à la guerre de Gaza. « Israël intensifie le recours à la force contre ceux qu’il considère comme radicaux en termes d’extrémisme, tels que le Hezbollah et le Hamas, qu’Israël s’est juré d’éliminer », a souligné le ministre russe des Affaires étrangères. Selon lui, « cela ne peut être réalisé car le Hamas fait partie du peuple palestinien, tout comme le Hezbollah fait partie du peuple libanais ». « Dans nos communications avec nos collègues israéliens, nous nous efforçons toujours de faire comprendre qu’il est inutile de résoudre les problèmes en recourant à la force sans proposer d’autres solutions », a-t-il ajouté. Avant d’affirmer qu’« Israël ne peut éliminer ni le Hamas ni le Hezbollah ».
Au mois de juin dernier, lors de sa participation au forum « Conférences Primakov » dans la capitale russe, S. Lavrov avait notamment insisté sur le fait que ce qui se passe dans la bande de Gaza et dans toute la Palestine est un « désastre », appelant la communauté internationale à attirer l’attention d’Israël sur les dangers d’une guerre qui s’étend au Liban. « La guerre israélienne a d’abord été déclarée à Gaza, mais ils (les Israéliens) ne sont pas moins violents en Cisjordanie, et cette violence a également été provoquée par les colons », avait-il souligné. La Russie a exprimé à maintes reprises son refus d’une escalade supplémentaire dans le conflit israélo-palestinien et d’une extension des combats à d’autres pays de la région, notamment le Liban. Fidèle à sa position mesurée au Moyen-Orient, Moscou parle aussi bien avec les Iraniens qu’avec les Israéliens, reçoit des délégations du Hamas et du Hezbollah, entretient d’excellentes relations avec l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis et a des liens historiques avec l’Egypte.