Lors de cette campagne, le président sortant a mis l’accent sur son bilan : pendant six ans, il s’est concentré sur la réhabilitation des routes. Sur le plan de l’éducation, le gouvernement prend en charge les frais d’inscription des étudiants dans l’enseignement public.
G. Weah entend achever les réformes entamées, souligne Rennie Ledgerhood, ministre de l’Information et cadre du Congrès pour le changement démocratique (CDC). « Le président veut continuer de construire plus de routes, qui devraient aboutir à l’enrichissement de nos citoyens. Il veut apporter plus d’électricité et que cela soit accessible aux Libériens. Il veut continuer sa politique pour toucher les jeunes », affirme-t-il.
Son challenger, J. Boakai, soutenu par une large coalition dans laquelle figure Prince Johnson, ancien chef de guerre et ancien soutien de G. Weah à l’élection de 2017, fait valoir la nécessaire réhabilitation de la bonne gouvernance. « Nous voulons constituer une équipe intègre, capable de lutter contre la corruption, et rétablir l’État de droit : le système judiciaire, le pouvoir législatif et l’exécutif devront tous respecter l’État de droit. Et nous allons ainsi rétablir la justice dans le pays », assure-t-il.
Cette semaine, ces deux leaders ont été reçus par des hauts responsables de l’ONU, de la Cédéao et de l’Union africaine (UA), qui leur ont demandé de respecter leurs engagements à tenir une attitude républicaine à l’issue du scrutin. En respectant, notamment, les procédures légales en cas de contestation des résultats.
Selon la mission d’observation de la Cédéao, en juillet dernier, la Commission nationale des élections n’inspirait pas confiance aux électeurs. Mais depuis, des correctifs ont été apportés, constate cette mission. Second point : l’attitude des leaders politiques, qui pour certains, suscite une certaine inquiétude. Des discussions ont été menées avec les principaux candidats afin d’atténuer les tensions.
« Nous avons constaté des incidents liés à des discours incitant à la violence. Au cours de nos rencontres, nous avons appelé à la modération, affirme Prof. Attahiru Jega, chef de la mission d’observation de la Cédéao. Nous avons demandé aux leaders politiques de respecter leurs engagements à être pacifique, à adopter une démarche constructive et à respecter les procédures électorales. Nous leur avons demandé de s’assurer que leurs partisans en feront de même. »
Cette mission a aussi rencontré les forces de police, qui ont augmenté leurs effectifs pour assurer la sécurité en marge de ce scrutin. Aux côtés de l’ONU, la Cédéao demande l’ouverture d’une enquête concernant les récentes violences survenues dans le Comté de Lofa.