Depuis Caen, le président français a répondu aux questions des deux chaines de télévision en revenant, bien sûr, sur la situation de la guerre en Ukraine. « Aider l’Ukraine à résister, c’est éviter la loi du plus fort », a-t-il souligné avant d’ajouter : « La France veut la paix et nous nous battons pour la paix. Mais la paix ne peut pas être la capitulation de l’Ukraine. »
Il a esquissé les premières étapes d’une nouvelle aide française à l’Ukraine. « Nous allons lancer un programme de formation et une cession d’avions Mirage 2000-5. » Ces formations auront lieu dès cet été sur le sol français. Il a ajouté que « le souhait de la France est de former une brigade. Nous proposons de former et équiper 4500 soldats ukrainiens. » D’autres formations pourront avoir lieu sur le sol ukrainien, bien qu’il n’y ait pas, pour l’instant, de formateurs français en Ukraine. « Le sol ukrainien est souverain. Il n’est pas question de former sur les zones de combat », soulignant que les formations pourraient, par exemple, avoir lieu à l’ouest de l’Ukraine.
E. Macron a « invité » jeudi soir les Français à aller voter dimanche pour les élections européennes, mettant en garde contre l’hypothèse d’une minorité de blocage de l’extrême droite au Parlement européen. «J’appelle nos compatriotes à voter le 9 juin. Il n’y a qu’un tour. Ne pas voter, c’est laisser l’avenir de notre continent et de notre pays à d’autres», faisant écho aux fervents opposants du Brexit, qui n’ont pas été assez nombreux pour faire entendre leur voix lors du référendum britannique. « Nos compatriotes ne perçoivent pas assez l’importance de voter » pour les élections européennes. Il met également en garde contre une possible minorité de blocage d’extrême droite. « Si la France envoie une grande délégation d’extrême droite, c’est une Europe qui ne nous protègera pas », alerte-t-il.
A trois jours du scrutin du 9 juin, l’entretien fait déjà jazzer en France. À l’Élysée, on balaie l’argument de l’instrumentalisation du D. Day à des fins politico-électoralistes. « le Débarquement a eu lieu le 6 juin, date que nous avons tendance à respecter », signale-t-on dans le sillage présidentiel. Un argument factuel, mais c’est aussi un fait que ces commémorations offrent une tribune médiatique à E. Macron et occupe la bande passante dans les derniers jours de la campagne. D’autant que le président de la République va enchaîner avec deux autres séquences diplomatiques majeures. En recevant Volodymyr Zelensky vendredi 7 juin en visite officielle à Paris et le lendemain Joe Biden en visite d’État, la première du président américain en France. Des occasions de faire encore passer des messages, de mettre en scène son action diplomatique et de parler de l’Ukraine, le sujet dont il a fait un thème de campagne pour son camp.