Le ministère palestinien de la santé a annoncé ce 14 février la mort de 128 personnes dans le territoire, dont des dizaines à Khan Younès, la grande ville du sud de Gaza devenue l’épicentre de la guerre déclenchée le 7 octobre par l’attaque surprise d’envergure menée par le Hamas contre Israël. L’armée israélienne a admis inonder les tunnels dans le sous-sol de Gaza afin de «neutraliser » les combattants palestiniens, assurant ne pas compromettre pour autant l’accès à l’eau potable de la population civile.

Selon l’armée israélienne, les combats ont fait rage mardi 13 février « dans l’ouest » de Khan Younès, ville à présent très largement détruite qu’Israël considère comme une place forte du Hamas,« des terroristes ont été éliminés et d’importantes quantités d’armes trouvées ». « D’importantes opérations militaires » se déroulaient notamment à Khan Younès aux abords de l’hôpital Nasser, le plus important du sud de la bande de Gaza, a déclaré sur X Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le Croissant-rouge palestinien a affirmé que des chars israéliens stationnés dans la cour de son hôpital à Khan Younès, al-Amal, avaient ouvert le feu le 13 février « sur les déplacés et le personnel ». Un porte-parole de l’armée a déclaré à l’AFP ne pas être au courant de tels tirs. Ismaïl Haniyeh, leader du Hamas, installé au Qatar, a affirmé mardi que son mouvement avait reçu une proposition de trêve avec Israël, résultat d’une réunion entre William Burns, directeur de la CIA, et des responsables égyptiens, israéliens et qataris. « Le Hamas examine la proposition » et prépare sa réponse, selon un communiqué à Gaza du mouvement, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, l’Union européenne et Israël. Benjamin Netanyahou, chef du gouvernement sioniste ultra, a cependant affirmé qu’Israël ne « retirerait pas l’armée de la bande de Gaza » et ne libèrerait pas « des milliers de terroristes » palestiniens, en échange d’otages.

 

Lâchage européen ?

Emmanuel Macron, président français, a dit mercredi 14 février  à B. Netanyahu que les opérations israéliennes à Gaza « devaient cesser » car « le bilan humain et la situation humanitaire » sont « intolérables », a rapporté l’Élysée. Dans un appel téléphonique, il a « exprimé l’opposition ferme de la France à une offensive israélienne à Rafah », et a évoqué « l’extrême urgence qu’il y avait à conclure, sans plus de délai, un accord sur un cessez-le-feu ». Selon le chef de l’État français, il est « impératif d’ouvrir le port d’Ashdod, une voie terrestre directe depuis la Jordanie et tous les points de passage » afin d’acheminer de l’aide pour le territoire palestinien. De leur côté, l’Espagne et l’Irlande ont demandé à Bruxelles d’enquêter «  urgemment » sur le « respect » par Israël des droits humains à Gaza, a annoncé, mercredi 14 février, Pedro Sánchez, Premier ministre espagnol, sur le réseau social X. « Devant la situation critique à Rafah », dans le sud de la bande de Gaza, les gouvernements espagnol et irlandais ont envoyé une lettre à la Commission européenne pour lui demander d’examiner « de manière urgente si Israël remplit ses engagements de respecter les droits humains à Gaza », affirme dans ce message le Premier ministre socialiste, relate l’AFP. De son côté, le chef de la diplomatie européenne a suggéré que les ventes d’armes à Israël devraient être réétudiées, dans le contexte des frappes massives israéliennes contre la bande de Gaza.

En conférence de presse lundi à Bruxelles, Josep Borrell a dit : « Si on considère que trop de personnes sont tuées à Gaza, peut-être faudrait-il fournir moins d’armes pour empêcher qu’il y ait moins de victimes ? N’est-ce pas logique ? ». Un message directement adressé à Washington et ses alliés. Aux Pays-Bas, la justice sommant le gouvernement de cesser l’exportation de pièces d’avions F-35, utilisés pour les frappes contre Gaza, vers Israël. Anticipant le risque que ces appareils ne soient utilisés pour commettre des violations de la loi internationale.

A rappeler que le Sénat US a approuvé mardi une aide de 95 milliards de dollars à Israël, à l’Ukraine et à Taiwan. Sur cette somme, plus de 14 milliards de dollars seront consacrés au soutien d’Israël.

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