Lors d’une rencontre avec le secrétaire d’État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, le haut diplomate iranien a affirmé que la solution à deux États avait déjà été présentée comme une résolution au conflit israélo-palestinien, mais qu’au fil des décennies, elle s’est avérée comme une « promesse irréalisable » qui n’a fait qu’aggraver les violations des droits des Palestiniens. « Pendant ce temps, le régime israélien poursuit ses tentatives pour anéantir la Palestine par des tactiques coloniales », a-t-il ajouté.
« La solution proposée par la République islamique consiste plutôt à établir un seul État démocratique sur l’ensemble du territoire palestinien par le biais d’un référendum auquel participeront tous les habitants originaires de Palestine, y compris les musulmans, les juifs et les chrétiens », a indiqué le ministre en faisant référence à la proposition élaborée par l’Ayatollah Ali Khamenei.
Il a averti de la situation désastreuse prévalant dans les territoires palestiniens, en particulier dans la bande de Gaza, où le régime israélien mène une guerre génocidaire et impose un siège quasi total depuis octobre 2023.
Dans ce droit fil, A. Araghchi a souligné que la communauté internationale avait la responsabilité juridique et morale d’agir pour mettre fin aux atrocités israéliennes. « Tous les pays et tous les individus doivent condamner les crimes commis à Gaza et agir immédiatement pour mettre fin à ces atrocités », a-t-il déclaré, appelant à l’envoi urgent d’aide humanitaire, indispensable pour la survie de la population de la bande côtière.
Araghchi, qui s’est rendu à Rome pour participer au cinquième tour de négociations indirectes entre l’Iran et les États-Unis, a profité de l’occasion pour informer de hauts responsables du Vatican de la position de la République islamique concernant l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.
Il a réaffirmé que le programme nucléaire iranien était destiné à des fins pacifiques et que la République islamique conservait le droit de bénéficier de l’énergie nucléaire pour répondre à ses besoins de développement, conformément au droit international.
Qualifiant le cinquième cycle de négociations indirectes avec les États-Unis à Rome de « l’un des plus professionnels et des plus complexes », il a souligné que « la partie américaine comprend désormais clairement les positions de l’Iran ».
A.Araghchi a déclaré qu’au cours de ce cycle, « nous avons clarifié les positions de principe de l’Iran sur les questions en cours dans les négociations », soulignant que « son pays ne renoncerait pas à ses lignes rouges, notamment son droit à l’enrichissement de l’uranium ». Il a ajouté que « le ministre omanais des Affaires étrangères a présenté des propositions susceptibles de constituer une base solide pour faire progresser les négociations, et nous les examinerons sans prendre d’engagements ».
Il a estimé que « les négociations sont trop complexes pour résoudre les questions en suspens en quelques cycles », ajoutant que « lors des prochains cycles, nous discuterons de solutions concrètes mais nous n’en sommes pas encore là ». Il a également indiqué que « le prochain cycle de négociations se tiendra après l’évaluation des propositions du ministre omanais des Affaires étrangères dans les deux capitales ».
À l’issue de la réunion à Rome, le ministre omanais des Affaires étrangères, Badr al-Busaidi, a déclaré que « certains progrès ont été réalisés », précisant « qu’ils n’étaient pas décisifs ». Il a exprimé l’espoir que « les questions en suspens seront clarifiées dans les prochains jours, permettant ainsi de progresser vers la conclusion d’un accord durable ».
Le cinquième cycle de négociations irano-américaines a duré trois heures et demie. Les négociations ont été marquées par le départ de l’envoyé américain Steve Witkoff, mais la délégation technique américaine est restée présente, ont rapporté les correspondants sur place.
A.Araghchi a indiqué que « le départ de Witkoff était dû à son programme de voyage ».
Esmail Baghaei, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, a déclaré que « les négociations techniques se sont déroulées dans une atmosphère professionnelle et sereine ».
Axios a cité une source américaine affirmant que « Witkoff a rencontré ce matin le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer, et le directeur du Mossad, David Barnea, qui se sont rendus à Rome afin de coordonner leurs positions. »
Le ministre iranien des Affaires étrangères a annoncé dans un message publié sur la plateforme X avant son départ pour Rome que « zéro arme nucléaire équivaut à un accord, et zéro enrichissement équivaut à aucun accord ».
