L’économie aurait connu un regain d’activité au premier trimestre 2025, avec une hausse prévue de 4,2% de la valeur ajoutée hors agriculture, en variation annuelle, indique le HCP, ajoutant que la dynamique de la demande intérieure serait restée soutenue et l’apport fortement négatif des échanges extérieurs se serait réduit à -1,1 points, sous l’effet d’un sensible ralentissement des importations et d’une faible dynamique des exportations.

Par branche d’activité, ce seraient principalement les services marchands, notamment ceux de l’hébergement, les industries extractives et les activités de construction, qui auraient tiré la croissance, avec une progression de leurs valeurs ajoutées de 13,2%, 6,7% et 6,4% respectivement en variations annuelles, précise la même source. L’activité manufacturière, davantage dépendante des impulsions du commerce extérieur, aurait connu une modération de sa croissance avec une réduction de 0,2 point de sa contribution à la croissance économique. S’agissant de la demande des ménages, elle serait restée le socle de cette performance. L’amélioration des revenus liée aux mesures socio-fiscales, notamment les augmentations des salaires dans le secteur privé et les administrations publiques et la révision à la baisse de l’impôt sur le revenu, aurait stimulé une hausse de leurs dépenses de consommation de 4,5%, malgré une reprise des prix à la consommation, relève le HCP. En effet, l’inflation aurait atteint 2,2% au premier trimestre 2025, au lieu de 0,7% un trimestre plus auparavant. Cette évolution aurait été le résultat de l’augmentation de 3,7% des prix des produits alimentaires et de 1,1% de ceux des produits non alimentaires, explique le HCP.

L’accélération de l’inflation alimentaire aurait été le fait du renchérissement des prix de l’alimentation de base. En particulier, la contribution à la hausse des prix des viandes, persistante depuis plus de quatre trimestres (+1 point) et de ceux des poissons frais (+0,2 point), ainsi que des légumes frais (+0,1 point de contribution, contre -1 point un trimestre plus tôt) auraient contribué de manière significative à cette reprise. Les ajustements tarifaires, notamment sur le tabac (+2,9% en janvier), auraient, également, renforcé cette tendance, quoiqu’à un moindre degré. En parallèle, les prix des produits non-alimentaires auraient affiché une progression modérée, principalement tirée par l’augmentation de 1% des prix de l’énergie, après -1,1% au trimestre précédent. La composante sous-jacente de l’inflation, qui exclut les prix de l’énergie, les prix soumis à l’intervention de l’Etat et les prix volatils, aurait, pour sa part, légèrement ralenti à 2,3%, après +2,5%, reflétant une moindre dynamique des prix des produits manufacturés.

Une croissance prévue à 3,8% au T2

L’économie nationale afficherait une progression de 3,8% au deuxième trimestre 2025. Cette croissance serait portée par le redressement de l’activité agricole et par la résilience des services marchands qui continueraient de bénéficier de la dynamique encore soutenue de la demande intérieure, indique le HCP.

Les industries manufacturières évolueraient dans un contexte international moins porteur, mais seraient soutenues par un renforcement de l’activité des filières agroalimentaire et des industries des minéraux de carrière, selon la même source. Dans la construction, la dynamique resterait forte, stimulée par une demande toujours bien orientée dans les travaux publics. La demande intérieure resterait, quant à elle, le principal moteur de la croissance au T2-2025. L’expansion des dépenses de consommation et d’investissement se poursuivrait au rythme de 4,2% et 5,1% respectivement, en variations annuelles, dans un contexte de conjonction de politiques fiscales et monétaires accommodantes. La contribution du commerce extérieur resterait négative, traduisant un ralentissement simultané des exportations et des importations, mais pèserait moins fortement sur la croissance comparativement à la fin de 2024. D’après le HCP, la trajectoire de la croissance pour le deuxième trimestre 2025 demeure entourée de fortes incertitudes.

L’économie nationale reste exposée au choc potentiel lié au changement de la politique tarifaire américaine. Toutefois, la décision récente du report de 90 jours à l’entrée en vigueur des hausses tarifaires annoncés au début du mois d’avril pour l’ensemble des pays concernés, à l’exception de la Chine, pourrait atténuer temporairement les impacts directs sur l’activité économique mondiale. Malgré ce délai, des effets anticipés sont déjà perceptibles sur les marchés, notamment à travers la volatilité des cours des matières premières énergétiques, les tensions sur l’activité industrielle, notamment en Europe et les fluctuations sur les places financières internationales. “Notre scénario de prévision pour ce trimestre ne tient pas encore pleinement en compte l’ensemble des ajustements en cours, dans un contexte où les réactions des grandes économies et entreprises industrielles continuent d’évoluer”, fait remarquer le HCP, soulignant que la probabilité d’un choc à très court terme, bien que différée, demeure toutefois, présente.

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