Deux missiles lourds ont frappé, mardi, la ville occupée de Haïfa, ont rapporté les médias israéliens qui ont affirmé que les deux villes d’Akka et Haïfa sont à nouveau sous le feu du Hezbollah. Yona Yahav, maire de Haïfa, a affirmé que « la ville de Haïfa a subi un coup économique sans précédent », ajoutant que « tout s’est arrêté, les rues sont vides et les magasins sont fermés ». Et de relever « qu’au moment où Haïfa sera affaiblie économiquement, cette question affecterait tout Israël », soulignant qu’« Israël ne sera fort que si le Nord est fort ». Une réalité pour le moment inatteignable, le Hezbollah ayant choisi de faire de cette zone un véritable désert en le ciblant quotidiennement par des projectibles de plus en plus lourds.
Depuis plus d’un mois, le Hezbollah bombarde depuis le Liban la ville de Haïfa, dans le nord de la Palestine occupée. La veille lundi, les médias israéliens ont qualifié de « folie dans la baie de Haïfa » après les tirs d’une centaine de missiles vers le Krayot et Haïfa.
Il y a quelques jours, le journal israélien Yediot Aharonot a révélé que « plus de 80 % des propriétaires de petites entreprises en Galilée orientale et dans le Golan ont subi une baisse de leurs revenus depuis le début de la guerre, la moitié d’entre eux subissant une baisse de leurs revenus de plus de 65 % ». plus, selon l’Institut des études de la sécurité nationale israélienne, 82% des Israéliens estiment que la situation sécuritaire ne permet pas le retour des colons au nord, c’est-à-dire aux colonies à la frontière avec le Liban.
De son côté, la Résistance islamique au Liban a précisé dans plusieurs communiqués avoir mené différentes opérations contre des cibles israéliennes. A 9h00, les combattants de la Résistance islamique ont visé la colonie de Kafr Blum avec une salve de missiles. A 10h15, l’Unité de défense aérienne a tiré sur un drone israélien Hermes 450 dans l’espace aérien de Nabatieh et l’a contraint à rebrousser chemin. A 12h05, un barrage de missiles a visé la colonie de Kfar Yuval. Le porte-parole de l’armée d’occupation a indiqué que plusieurs cibles aériennes suspectes en provenance du Liban ont été détectées alors que des sirènes avaient retenti en Galilée occidentale, à Nahariya et Akka (Acre) par crainte d’une attaque libanaise. Des sirènes ont aussi été actionnées à Haïfa et dans le Krayot par crainte d’une infiltration de drones. Lus tard, les médias israéliens ont rapporté qu’un drone a explosé à Nesher dans la région de Haïfa .Dans l’après-midi, des opérations ont été confirmées par le Hezbollah contre les colonies Dishon, Shomera, Zar’it, le site d’artillerie Naveh Ziv, et les bases Shraga au nord de Akka et Tal Nof.
Les raids israéliens meurtriers ont visé la localité Balaachmiey à Baabda à l’est de Beyrouth (5 martyrs et 2 blessés), (Ministère de la Santé) outre les 13 raids ayant visé dans la matinée plusieurs quartiers de la banlieue-sud de Beyrouth. Le raid qui a visé la région de Bir al-Abd-Haret Hreik a détruit un complexe médical.
Le ministère libanais de la Santé a annoncé, dans la journée, que 44 personnes ont été tuées et 88 autres blessées dans les raids israéliens menés la veille au Liban. Ce nouveau bilan porte à « 3 287 morts et 14 222 blessés », le nombre total des victimes, côté libanais, depuis le début des hostilités entre le Hezbollah et l’État hébreu le 8 octobre 2023, soit au lendemain de l’opération « Déluge d’Al-Aqsa », selon la même source. Sur les 3 287 morts, plus de 2 600 ont été tués depuis le 23 septembre – date du début de la campagne de frappes israéliennes massives au Liban – pour la majorité des civils.
Menaces israéliennes :
Le nouveau ministre israélien de la Défense a évoqué, lundi, la possibilité d’une attaque contre les installations nucléaires iraniennes, tout en soulignant qu’un accord de cessez-le-feu au Liban était improbable. C’est ce qui ressort de la première réunion d’Israël Katz avec l’état-major général, mené par le chef d’état-major Herzi Halevi, rapporte la télévision israélienne Channel 12. I. Katz a succédé la semaine dernière à Yoav Gallant, qui a saisi l’occasion de son éviction pour critiquer les dirigeants israéliens. « L’Iran est plus vulnérable que jamais aux attaques contre ses installations nucléaires », a noté I. Katz tout en ajoutant que « l’objectif principal est réalisable – contrecarrer et éliminer la menace de l’anéantissement d’Israël ».
Les autorités iraniennes ont assuré qu’elles riposteraient à l’attaque militaire israélienne du 26 octobre contre Téhéran, laquelle s’est soldée par la mort de quatre soldats iraniens, selon un communiqué officiel.
Concernant le Liban, le ministre israélien de la Défense a réaffirmé qu’« il n’y aura ni cessez-le-feu ni trêve. Nous continuerons à frapper le Hezbollah avec toute la force nécessaire jusqu’à ce que nous ayons atteint les objectifs de la guerre – ramener les habitants du nord (chez eux) et repousser le Hezbollah au-delà du fleuve Litani ».
Les propos d’I. Katz contredisent les affirmations de Gideon Sa’ar, ministre israélien des affaires étrangères, qui a déclaré lors d’une conférence de presse tenue plus tôt dans la journée, que des progrès avaient été accomplis dans les négociations sur le cessez-le-feu au Liban.
Israël mène, depuis la fin du mois de septembre, une vaste campagne de frappes aériennes au Liban contre ce qu’il affirme être des cibles du Hezbollah. Il s’agit d’une escalade dans la guerre transfrontalière que se livrent Israël et le groupe libanais depuis le début de l’offensive meurtrière d’Israël contre la Bande de Gaza, il y a plus d’un an. Le 1er octobre de cette année, Israël a élargi le conflit en lançant une attaque au sol dans le sud du Liban.
