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Candidature palestinienne à l’ONU : Tout dépendra de l’Oncle Sam, partisan de la solution à deux Etats

Le Conseil de sécurité a promis d'examiner la candidature palestinienne d'ici fin avril 2024. En 2011, une précédente requête avait été avortée à huis clos. C'est la première fois que la démarche palestinienne va atteindre ce stade. Une décision « historique » pour l’ambassadeur palestinien, fermement dénoncée par son homologue israélien.
Candidature palestinienne à l’ONU : Tout dépendra de l’Oncle Sam, partisan de la solution à deux Etats

L’Autorité palestinienne ne dispose pour l’instant que d’un siège d’Etat observateur non membre au sein de l’ONU, mais elle espère profiter de l’émotion suscitée par les bombardements israéliens sur Gaza pour devenir membre de plein droit. Elle espère « prendre sa place légitime au sein de la communauté internationale », a expliqué, lundi 8 avril, l’ambassadeur Riyad Mansour, alors qu’un peu plus tôt, Gilad Erdan, son homologue israélien, avait critiqué avec virulence la décision du Conseil de sécurité de l’ONU d’examiner la requête palestinienne. Rien que cela est déjà une « victoire » pour ceux qui ont commis et soutenu les attaques du 7 octobre, selon lui.

Dans un premier temps, les quinze membres du Conseil de sécurité vont se réunir au sein d’un comité d’examen des adhésions à huis clos. Et puis d’ici fin avril, il y a de fortes chances, étant donné le contexte actuel, que le Conseil doive se prononcer, voter, pour savoir s’il est pour ou contre cette adhésion des Palestiniens. Il faudrait que le Conseil se mette d’accord avec neuf voix pour et aucun veto d’un membre permanent.

Si le Conseil vote une recommandation positive, alors il faudra la faire ensuite valider par un vote à majorité des deux tiers à l’Assemblée générale. Encore faut-il que les États-Unis n’opposent pas leur veto laissant aux Conseil de sécurité le loisir d’émettre sa recommandation. Dans le cas contraire, le processus s’arrêterait net.

Car même si Joe Biden a dit et redit qu’il était pour la solution à deux États, la position de la Maison Blanche n’a pas changé depuis 2011. Même si l’ambassadrice a redit lundi son soutien à la solution à deux États, il faut absolument un accord bilatéral préalable entre les deux pays, selon elle. Or, c’est une mission pour l’instant impossible, Israël s’opposant fermement à la solution à deux États. En outre, l’administration Biden pourrait avoir les mains liées aussi par une loi américaine qui supprime tout financement à l’ONU si le Conseil acceptait un État palestinien – c’est ce qu’a rappelé la mission américaine aux Nations unies. La requête palestinienne avait été bloquée aussi en 2011, mais l’Autorité palestinienne n’avait pas voulu exposer Washington en le poussant au veto il y a douze ans. Elle avait négocié son siège d’observateur à la place. Mais les vents ont tourné depuis le 7 octobre…

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