Abdelilah Benkirane, leader du la formation islamiste, n’y est pas allé de main morte en confectionnant la lettre ouverte qu’il a adressé à Emmanuel Macron. Le leader du PJD y a pointé nombre d’à peu près et autres jugements à l’emporte-pièce. « En vous rappelant que le Maroc et les Marocains, et comme l’a souligné à maintes reprises Sa Majesté le Roi, placent toujours la question palestinienne au même rang de la question du Sahara marocain, nous tenons à vous exprimer notre grand étonnement quant au contenu de votre discours concernant la guerre meurtrière que mène Israël à Gaza et notamment votre affirmation que le 7 octobre 2023 a constitué une attaque d’une barbarie particulièrement atroce, perpétrée par le Hamas contre Israël et son peuple. Israël a le droit de défendre son peuple contre une telle menace », a noté A. Benkirane. Plus, devait-il ajouter, certaines vérités devraient être dites sans autre forme de procès. « Monsieur le Président, le Hamas, et à l’instar du Mouvement de Libération Nationale au Maroc, des Forces Françaises Libres en France, et du Front de libération nationale en Algérie, et de tant de Mouvements de Libération de par le Monde, est et reste un Mouvement de Résistance qui pratique le droit légitime reconnu par le droit international à tous les peuples de se défendre contre l’occupation et l’extermination », a-t-il rappelé. Tout en ajoutant que « le Hamas et toutes les branches de la résistance palestinienne ne font que lutter contre le colonialisme, l’occupation, le nettoyage ethnique, le grand remplacement, le génocide, et contre toutes ces barbaries perpétrées par Israël, et qui ne datent pas du 7 octobre 2023, mais qui remontent et persistent de manière ininterrompue depuis plus de 76 ans ».
Le PJD a aussi fait observer au récipiendaire de sa missive que les opérations militaires israéliennes n’ont « rien à voir avec le droit à la légitime défense », notant que « les crimes qu’il (Israël) a perpétrés depuis des décennies, et le génocide aggravé qu’il mène à Gaza depuis le 7 octobre 2023, et le « plan des généraux » en cours au Nord de Gaza depuis des semaines n’ont pas d’égal dans l’histoire des sauvageries, et à cet égard le fait de qualifier ces atrocités comme ‘le droit de défendre son peuple contre une telle menace…’ constitue une injustice manifeste et une injure indigne au peuple palestinien opprimé depuis au moins 1948, et à la mémoire des centaines de milliers de civils femmes et enfants exterminés ou mutilés par l’armée israélienne depuis le 7 octobre 2023 et un encouragement ‘licence to kill’ et à une armée d’occupation sans vergogne à continuer ce nettoyage ethnique et ces pogroms sans précédents ».
Et de rappeler au président français son discours lors de la conférence organisée à Paris pour soutenir le Liban: « On parle beaucoup de guerre de civilisation (…) Je ne suis pas sûr qu’on défende une civilisation en semant soi-même la barbarie ».
Aux yeux du PJD, la France, en tant que pays des droits de l’homme et symbole de résistance contre l’oppression, a une responsabilité historique face aux injustices et aux crimes de guerre commis par l’armée israélienne, qui ont touché des civils, détruit des infrastructures vitales et utilisé la faim et le manque de soins comme armes de guerre. Il est urgent que la communauté internationale, en particulier les grandes puissances, intervienne pour soutenir le peuple palestinien en danger et condamne les actions d’Israël à Gaza et en Palestine. De plus, il est impératif de « corriger l’erreur et l’injustice historiques qu’elle a commises en 1948, en fondant sur la base d’un mensonge colonial et impérial avéré « une terre sans peuple pour un peuple sans terre », un “État” colonial qui est à la base de tous les catastrophes et désastres continus depuis cette date en Palestine, dans la région et dans le monde et ce, avec la création sans délai et sans conditions d’un État Palestinien Libre et Indépendant sur la terre de la Palestine et avec pour capitale Al Qods ASharif, droit légitime et inaliénable du peuple palestinien, sans lequel aucune paix n’est possible et pour lequel toute résistance est légitime », a conclu la missive qui porte l’estampille d’A. Benkirane.