Le général nigérien Abdourahamane Tiani, dans son discours d’ouverture du premier sommet des dirigeants de l’Alliance des États du Sahel (AES), à Niamey, s’est voulu clair. « Il nous appartient aujourd’hui de faire de la confédération de l’Alliance des États du Sahel une alternative à tout regroupement régional factice en construisant une communauté souveraine des peuples, une communauté éloignée de la mainmise des puissances étrangères de paix, une communauté de solidarité, de prospérité basée sur nos valeurs africaines », a-t-il dit.
C’est la première fois que les trois leaders de l’AES -Ibrahim Traoré, Assimi Goïta et Abdourahamane Tiani- se réunissent depuis qu’ils sont chacun arrivés au pouvoir, entre 2020 et 2023. Ils ont tous tourné le dos à la France, ancienne puissance coloniale, et à la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qu’ils accusent notamment d’être inféodée à Paris et de ne pas assez les soutenir dans la lutte contre les djihadistes.
La mise en place de la Confédération des États du Sahel marque « une étape supplémentaire vers une intégration plus poussée entre les États membres » de l’AES, selon le communiqué final. Une banque d’investissement et un fonds de stabilisation pour les pays membres seront créés. En outre, les dirigeants de l’Alliance souhaitent « mutualiser leurs moyens » dans des secteurs stratégiques tels que l’agriculture, l’eau, l’énergie et les transports et appellent à ce que les langues locales soient davantage utilisées dans les médias publics et privés de leurs pays. Le Mali assurera la présidence de la Confédération des États du Sahel pour un an.
A rappeler que de nombreux accords militaires liant les trois pays du Sahel à des puissances occidentales ont été annulés. Le dernier en date a trait à l’échec des négociations entre Niamey et Berlin sur les conditions du déploiement de la Bundeswehr dans ce vaste pays sahélien, précise le ministère allemand de la Défense. En effet, l’Allemagne n’a pas réussi à obtenir l’immunité contre des poursuites judiciaires pour son personnel stationné à cette base de transport aérien. Par conséquent, les soldats reviendront dans leur pays, a ajouté l’instance. En outre, Berlin abandonnera la coopération militaire avec Niamey, menée avec la diplomatie allemande, poursuit-elle. Actuellement, 38 soldats y sont présents, ainsi que 33 collaborateurs de firmes allemandes et étrangères.
Fin mai, Berlin et Niamey étaient parvenus à un accord intérimaire permettant à l’armée allemande de continuer à exploiter cette base jusqu’au 31 août.
Au Burkina Faso, force est de souligner qu’un tour de vis a été réalisé à l’encontre des étrangers coupables d’exploitation illégale de l’or dans le pays. Ils se verront retirer leur permis de séjour et seront expulsés, a déclaré Jakuba Zabre Guba, ministre de l’Énergie, des mines et des carrières, selon l’Agence d’information du Burkina.
Une délégation gouvernementale s’est rendue à Diarabacoco, dans la commune de Banfora, le 2 juillet 2024, pour constater l’exploitation illégale du site en question, rapporte l’Agence. « Nous venons de constater cette activité illégale. Il s’agit d’une exploitation de notre environnement qui entraîne des dégâts énormes et inimaginables. Il faut dire que cette activité extraordinaire est réalisée par des étrangers qui exploitent sauvagement notre environnement », a déclaré J. Zabre Guba.
Le responsable a annoncé trois axes d’action qui démarrent par la cessation immédiate de toutes les activités dans les zones touchées (notamment les Cascades, les Hauts Bassins et le Sud-Ouest); la révocation des titres de séjour et l’expulsion des étrangers s’étant livrés à ces malversations et le retrait des permis de recherche et d’exploitation semi-mécanisée. Les cartes pour l’exploitation artisanale seront aussi retirées.
Ouagadougo a décidé de construire une mine aurifère semi-automatique.Le projet fait partie du programme d’entrepreneuriat communautaire, selon un communiqué de la présidence burkinabè. La cérémonie de la pose de la première pierre a eu lieu le 4 juillet. Le directeur de cabinet du dirigeant burkinabè y a participé.
La mine, d’une superficie de 100 hectares, est située à Midebdo, province du Noumbiel, région du Sud-Ouest. La construction devrait durer 8 mois. Le coût global de sa réalisation sera de 3 milliards de francs CFA, soit 4,9 millions de dollars. L’exploitation devrait créer 150 emplois directs et 350 indirects.
Le Burkina Faso se classe parmi les cinq meilleurs producteurs d’or d’Afrique, avec une moyenne annuelle d’environ 58 tonnes.