L’Algérie a indiqué regretter « avoir à appliquer la réciprocité », après la décision, annoncée la veille, par ces pays. Le ministère algérien des Affaires étrangères a « regretté l’alignement inconsidéré du Niger et du Burkina sur les thèses fallacieuses du Mali » et a également annoncé la prise de fonction différée de son ambassadeur nommé au Burkina Faso.

Autant dire que la trêve diplomatique entre le Mali et l’Algérie, amorcée il y a quelques semaines, a été de courte durée. La veille dimanche 6 avril, le gouvernement algérien a rappelé son ambassadeur au Mali pour consultations, mesure qui allait être suivi par le gel de tout trafic aérien entre Alger et Bamako.

Cette décision survient peu après que le ministère algérien de la Défense a affirmé avoir abattu un drone de l’armée malienne, information démentie par le gouvernement de transition de Bamako. En réaction, l’armée malienne a mené, près de la frontière algérienne, des frappes aériennes contre des positions de groupes qualifiés de « terroristes », prétendument soutenus par l’Algérie.

Le rappel de l’ambassadeur marque la fin d’une période d’accalmie dans les relations entre Alger et Bamako. Le 28 février, le Mali avait nommé Mohamed Amaga Dolo comme nouvel ambassadeur en Algérie. De son côté, le président Abdelmadjid Tebboune s’était réjoui, le 27 mars, lors d’une interview avec des médias algériens, de la «normalisation» des relations avec le Mali. « Les frères maliens ont compris que l’Algérie n’est pas seulement un voisin, mais un frère », avait-il déclaré.

Ce ramdam intervient à l’heure où Paris et Alger ont décidé d’enterrer la hache de guerre. « Nous avons exprimé la volonté partagée de lever le rideau » pour « reconstruire un partenariat d’égal à égal, serein et apaisé », a déclaré Jean-Noël Barrot, chef de la diplomatie française,  à l’issue d’un entretien de plus de deux heures avec le Président algérien.


A Alger, le ministre français a également annoncé une reprise immédiate de la coopération dans tous les domaines.

La relation Paris-Alger traverse une grave crise depuis que la France a reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en juillet dernier.
 Fin mars, après des mois de tensions, Emmanuel Macron et A. Tebboune ont décidé de « renouer un dialogue fructueux » suite à un coup de fil « franc et amical ».

Comments are closed.

Exit mobile version