Dans une interview donnée aux agences de presse depuis Saint-Pétersbourg, ce mercredi 5 juin, Vladimir Poutine a cette fois précisé et fixé les lignes rouges à ne pas transgresse.
« Nous n’avons jamais menacé personne », a lancé le maitre du Kremlin qui répondait à une question portant sur une potentielle livraison de missiles par l’Allemagne à l’Ukraine et sur les conséquences que cela pourrait avoir. Ce mercredi, les éléments fournis par le président russe sur ce thème se veulent pourtant aussi dissuasifs que précis. Ce qui provoquerait une réponse, a dit V. Poutine, c’est l’utilisation contre des cibles, en Russie, de missiles à longue portée nécessitant l’assistance de militaires occidentaux.
Le chef de l’État russe a d’abord désigné le matériel des États-Unis et du Royaume-Uni (ATACMS, Storm Shadow), avant de citer la France. Quant à la réponse qui serait fournie, le chef de l’État russe la qualifie d’« asymétrique », y compris la solution consistant à « fournir nos propres armes du même type dans des régions du monde où seront frappées les installations sensibles des pays qui agissent ainsi contre la Russie ». Avant d’ajouter : « Nous sommes en train d’y réfléchir plus précisément. »
A rappeler que Washington a affirmé sa disposition à accorder à Kiev un prêt de 50 milliards USD si l’UE prolonge les sanctions antirusses. Le prêt devra être remboursé par les bénéfices provenant des avoirs russes gelés, précise le quotidien Financial Times, en citant un document divulgué. La majeure partie des actifs russes est en effet détenue par le dépositaire belge central de titres Euroclear, générant environ 3 milliards d’euros de bénéfices par an, selon le média.
Ledit document a été préparé pour une réunion des ministres des Finances de l’UE prévue mercredi pour discuter de la manière de lever des fonds en faveur de Kiev, rapporte le FT.
Washington veut un prolongement des sanctions européennes contre les actifs de l’État russe, car celles-ci expirent tous les six mois à moins qu’elles ne soient renouvelées par consentement unanime. Les États-Unis souhaitent ainsi s’assurer qu’ils n’auront pas à rembourser ces sommes, explique le média.
Janet Yellen, secrétaire américaine au Trésor, a déclaré mardi que le projet de prêt du G7 à l’Ukraine, garanti par les revenus des actifs souverains russes gelés, bénéficiait d’un « soutien considérable ». Il pourra être soumis aux dirigeants du G7 lors de la prochaine réunion fin juin.