« La présidence de l’université a réquisitionné les forces de l’ordre afin d’assurer ce matin l’accès au bâtiment qui abrite Sciences Po Strasbourg, le Ceipi [Centre d’études internationales de la propriété intellectuelle] ainsi que l’IPAG [Institut de préparation à l’administration générale] », a déclaré l’université de Strasbourg dans un communiqué repris par Le Monde. Elle souligne ne « plus tolérer qu’une infime minorité d’étudiants impose un blocage, empêchant quelque 1 600 étudiants de pénétrer dans le bâtiment », dénonçant des « débordements inacceptables ».
Le communiqué cite « des tags de haine sur les murs environnants claironnant “Gloire aux martyrs” ou une inscription douteuse, mettant en cause directement un enseignant-chercheur ». « La présidence de l’université soutient Jean-Philippe Heurtin, directeur de Sciences Po Strasbourg, dans l’annonce à cet égard d’un dépôt d’une plainte en diffamation », est-il précisé.
De son côté, le Collectif pour la Palestine des étudiants de Sciences Po Strasbourg a indiqué qu’ « à 6 h 30, deux camions de CRS sont arrivés avec leur autorisation pour réprimer, ficher et enlever de leurs lieux d’études les 80 étudiant-es pacifistes mobilisé-es ce matin ». Pour les étudiants propalestiniens, « cette action de répression par la force est un aveu de faiblesse d’une direction qui a définitivement rompu tout dialogue ».
Plus tôt jeudi, l’accès à Sciences Po Strasbourg était libre et un fourgon de police était garé à proximité. Devant l’entrée était inscrit au sol « Free Palestine, non au partenariat ! », alors que des murs étaient recouverts de tags où on pouvait lire « Intifada à la fac » ou encore « Gloire aux martyrs ».
Le partenariat entre l’IEP de Strasbourg et l’université Reichman, noué en 2015, avait été suspendu en juin 2024 dans le contexte de la guerre à Gaza. L’IEP avait justifié cette décision en regrettant les positions de l’université Reichman « profondément bellicistes et dénuées de toute perspective humaniste » au regard de « la guerre en cours à Gaza » lors d’un conseil d’administration de l’établissement. Cependant les membres du conseil d’administration de l’université de Strasbourg avaient renouvelé leur soutien à ce partenariat lors d’un vote le 18 décembre 2024.