Lors du point de presse animé vendredi, à Madrid, par Manuel Devers, avocat du Polisario, le gouvernement espagnol et la Commission européenne ont été appelés au « dialogue direct » avec le Polisario afin que la flotte puisse continuer de pêcher « tout en respectant la population sahraouie », rapportent des médias ibériques. « Les pertes des pêcheurs espagnols ne seront pas à la charge du Front Polisario », a-t-il ajouté. « Nous tendons la main au gouvernement espagnol pour la conclusion d’un accord de pêche dès maintenant. Il n’est pas nécessaire d’attendre le verdict » en appel de la Cour de Justice de l’Union Européenne, a lancé l’avocat à l’adresse de l’Espagne.

M. Devers a affirmé que son client « est dans son droit » de demander à l’Union européenne des « dédommagements estimés à 4 milliards euros » pour les deux années de pêche dans les eaux du Sahara occidental ayant suivi l’arrêt de la CJUE du 29 septembre 2021, annulant tous les accords commerciaux avec le Maroc intégrant le Sahara.

Lors d’un point de presse tenu à Madrid le 1er octobre 2021, le même avocat avait réclamé un milliard d’euros de dédommagements aux séparatistes.

En Andalousie, la perspective du non-renouvellement de l’accord de pêche maroco-européen fait réagir les politiques. Ainsi, Purificación Fernández, député du groupement parlementaire VOX, s’est alarmé, jeudi en plénière, au sujet des « graves conséquences que subira la flotte andalouse » en cas de non-renouvellement de l’accord de pêche entre l’Union européenne et le Maroc. Selon le député du parti d’extrême droite, l’expiration de cet accord, le 17 juillet 2023, devrait s’accompagner d’une « perte importante » estimée à « plus de 4 millions d’Euros » pour les ports de la région d’Andalousie, en particulier celui de Cadix.

La parlementaire a déploré que de telles décisions soient « prises dans les bureaux à Bruxelles », tandis que les pêcheurs sont relégués au second plan, subissant les retombées de cette rupture. L’accord de pêche avec le Maroc soutient que plus « de 500 familles de pêcheurs » en Andalousie seulement. Le député a ainsi défendu la nécessité pour l’Espagne d’avoir « un ministre de l’Agriculture et de la pêche qui défende, une fois pour toutes, les intérêts des pêcheurs espagnols dont dépendent tant de familles ».

L’Espagne génère 20% de la production européenne totale de pêche. Au sein de l’Union européenne, elle est le premier Etat membre dans ce secteur.

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