D’abord, le ministre s’offusque dès lors que la question de la « transparence » des examens des avocats est mise sur le tapis alors que des voix se sont élevées pour évoquer la fuite de la copie desdits examens. Catégorique, A. Ouahbi jure la main sur le cœur qu’« il n’y a pas eu de clientélisme. Le concours était supervisé par un comité, composé de plusieurs personnes ». En d’autres termes, « circulez, il n’y a rien à voir », semble-t-il dire à qui ose le contredire alors que l’ouverture d’une enquête sur l’ensemble de l’examen d’aptitude à l’exercice de la profession d’avocat défraye la chronique. « J’enquête quand je reçois une réclamation d’un candidat. Il n’y a que 103 candidats qui ont demandé la révision de la correction de leurs copies. Nous les avons tous reçus », a-t-il assuré. On peut donc mieux noyer le poisson… Mais avec un tel ministre qui plaide la chose et son contraire, fallait-il s’étonner ?

A.Ouahbi a défendu la réussite de certains fils et filles d’avocats et de juges aux examens, au motif qu’ils ont « baigné » dans le métier depuis leur enfance. C’est à peine s’il n’a pas osé y voir une affaire de gènes. Et pour mieux faire passer la pilule, un tantinet condescendant, il a cité l’exemple de son fils qui « a suivi une formation de quatre années dans mon cabinet », a-t-il fait valoir.

Revenant sur l’étalage maladroit de sa « richesse » qui a permis à son fils de suivre ses études et d’arracher un diplôme au Canada, c’est avec une feinte stoïcité qu’il a résumé son affront au journaliste qui l’a interpellé. « On m’a provoqué. Je suis spontané, ma spontanéité me cause des problèmes et je défends mes convictions », s’est-il défendu.

Me. Ouahbi ne s’est pas, non plus, démonté en tentant de justifier la réussite de membres de son cabinet au ministère de la Justice. « Je n’ai aucun droit d’interdire tout candidat qui répond aux critères de présélection pour ce concours, à savoir : le diplôme de la licence et avoir moins de 45 ans. Ils n’ont commis aucune irrégularité », a-t-il assené, catégorique. Ni la dérive morale, ni le conflit d’intérêt qu’une telle affaire génère dans son sillage ne semblent heurter sa sensibilité politique.

Ecartant d’un revers de la main son départ du gouvernement et du PAM, il a réduit le scandale qui n’en finit pas d’enfler, sous nos cieux comme hors de nos frontières, à une simple tempête dans un verre d’eau. « Je suis encore ministre. Je ne vais pas présenter ma démission à cause d’une petite tempête et je suis encore le secrétaire général du PAM », a-t-il rappelé à son interviewer.

Quant à l’absence de toute manifestation de solidarité de la part et du gouvernement et du bureau politique du PAM, A. Ouahbi a réduit la voilure de ses envolée en assurant, comme sur le ton de la confidence, que «le gouvernement est cohérent et il n’y a pas de problèmes au PAM». Là aussi, « circulez, il n’y a rien voir » !

Pourtant, le très prolixe Mustapha Baïtas, porte-parole du gouvernement, a évité de répondre, jeudi, aux questions des journalistes sur l’affaire qui s’est muée en scandale. Il s’est contenté de signaler que son collègue à la Justice, « va publier dans les heures à venir un communiqué ». Le silence dans lequel semble s’emmurer l’Exécutif a été condamné par certaines formations politiques. Quant au PAM, ce tracteur politique qui a labouré tous azimuts semble avoir calé. Touché, coulé ?!

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