S’exprimant devant le Forum de Doha au Qatar, Antonio Guterres, patron de l’ONU, a déploré que le Conseil de sécurité soit « paralysé par des divisions géostratégiques » et compromette ainsi sa capacité à trouver des solutions au conflit. « L’autorité et la crédibilité du Conseil de sécurité ont été gravement compromises » par sa réponse tardive au conflit, une atteinte à sa réputation aggravée par le veto posé vendredi par les Etats-Unis à une résolution appelant à un cessez-le-feu, a-t-il estimé.

Le projet de résolution avait été préparé après son invocation sans précédent de l’article 99 de la charte des Nations unies lui permettant d’attirer l’attention du Conseil de sécurité sur un dossier qui pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationales.

« J’ai réitéré mon appel à déclarer un cessez-le-feu humanitaire (…) Malheureusement, le Conseil de sécurité a échoué à le faire », a regretté M. Guterres. « Je peux promettre que je ne renoncerai pas (…) Nous courons un risque grave d’effondrement du système humanitaire », a, en outre, averti M. Guterres. « La situation évolue rapidement vers une catastrophe aux implications potentiellement irréversibles pour les Palestiniens dans leur ensemble et pour la paix et la sécurité dans la région. »

Les efforts de paix persistent

Sur ces entrefaites, Mohammed Ben Abderrahmane Al Thani, premier ministre qatari, a signalé dimanche que les efforts de médiation pour obtenir un cessez-le-feu dans la guerre dans la bande de Gaza se poursuivent en dépit des bombardements israéliens qui « réduisent les possibilités » d’un résultat positif. « Nos efforts, déployés par l’Etat du Qatar conjointement avec nos partenaires, se poursuivent. Nous n’abandonnerons pas », a assuré M. Al Thani

A signaler aussi que l’Europe se fissure face au drame de Gaza. Les dirigeants irlandais, espagnol, maltais et belge ont plaidé lundi, en marge d’une réunion ministérielle à Bruxelles, en faveur d’une trêve durable à Gaza. « Nous devons appeler immédiatement toutes les parties à déclarer un cessez-le-feu humanitaire durable, pouvant conduire à une fin des hostilités », ont-ils écrit dans une lettre adressée à Charles Michel, président du Conseil européen.

Cette démarche a pour but de « mettre fin au carnage, au massacre de civils innocents », a expliqué à son arrivée à Bruxelles Micheal Martin, ministre irlandais des affaires étrangères. Ces quatre pays réclament que l’Union européenne (UE) adopte une position forte sur ce point lors d’un conseil de ses chefs d’Etat et de gouvernement, jeudi et vendredi à Bruxelles.

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