Technologies disruptives : L’IRES et Huawei sur la même longueur d’ondes

S’inscrivant dans le cadre du partenariat stratégique liant, depuis 2016, le Royaume du Maroc à la République Populaire de Chine et du dialogue stratégique entamé en 2018, entre l’IRES et les centres de réflexion et opérateurs chinois, cette rencontre a pour objectif de cerner les mutations internationales, de décoder la complexité du monde et de formuler des propositions bénéfiques aux intérêts stratégiques des deux pays.
A cette occasion, le directeur général de l’IRES, Mohamed Tawfik Mouline a souligné que l’Institut s’intéresse vivement à la problématique des transformations digitales, depuis le lancement en 2008 du programme d’études sur la compétitivité globale et en 2014 de celui relatif au capital immatériel, mettant en exergue les différentes publications de l’Institut à ce sujet.En outre, il a relaté les avancées notoires du Maroc dans le domaine du numérique, rappelant la mise en œuvre de la stratégie “Maroc Numeric Cluster 2020” et la création récente de l’Agence de développement du digital.
En effet, le Royaume a réalisé des avancées notoires en termes d’accès à l’Internet, avec un taux de pénétration se situant à 75%, contre une moyenne mondiale de 60% en 2019, ainsi qu’un taux d’usage de l’internet mobile de 80,8%, largement au-dessus de la moyenne mondiale située à 41%, a-t-il relevé.Le positionnement international du Maroc, indique le responsable, a évolué favorablement en ce qui concerne les indices inhérents au niveau de préparation à la transformation digitale. “Le Maroc a gagné plus de 11 places entre 2007 et 2018, au titre de l’indice mondial de l’innovation, 25 places entre 2003 et 2020, pour ce qui est de l’indice de développement du gouvernement électronique et 24 places entre 2014 et 2019, s’agissant de l’indice de connectivité mobile”, a-t-il précisé.S’agissant des cyber-menaces, T. Mouline a évoqué la mise en place en 2012, d’une stratégie nationale de cybersécurité et l’engagement dans le renforcement de la sécurité des systèmes d’information. “Selon l’indice de cybersécurité dans le monde, le Maroc a occupé la 49-ème place sur 197 pays en 2017”, a-t-il poursuivi.“Le Maroc ne devrait pas subir la révolution digitale, mais en être un véritable acteur”, a affirmé le responsable, soulignant l’importance du chantier de la transformation digitale.“Outre les efforts déployés pour renforcer la dimension soft du digital, il faudra investir massivement dans l’infrastructure numérique (big data, cloud, haut débit), pour l’aligner sur les standards internationaux et dans l’édification des compétences digitales”, a-t-il estimé. Selon lui, le Royaume devrait, également, conclure des partenariats avec les firmes internationales opérant dans les domaines des technologies disruptives.
Pour leur part, les participants ont abordé l’importance de l’entrepreneuriat innovant pour le développement d’un écosystème digital national, relevant que le développement de la 5G au Maroc contribuera à promouvoir l’industrie digitale.Par l’organisation conjointe de cette conférence internationale, l’IRES et Huawei Technologies ont souhaité contribuer à la réflexion sur cette question cruciale qui interpelle les décideurs dans l’ensemble des pays.
Cette conférence, qui a connu la participation d’acteurs institutionnels nationaux, des représentants du secteur privé, ainsi que d’éminents experts nationaux et étrangers, s’est déroulée en quatre sessions.La première session a été dédiée à la présentation de quelques expériences internationales en matière de développement de l’économie digitale, la seconde session a concerné l’examen du rôle des technologies disruptives en matière d’accélération de la transformation digitale, la troisième session s’est intéressée à l’exploration des enjeux liés au développement des technologies disruptives au Maroc, en termes d’opportunités à saisir et de défis à relever, tandis que la quatrième session a pris la forme d’un panel de discussions pour s’atteler à l’identification des stratégies innovantes, à même de permettre au Maroc de créer son propre écosystème technologique et concrétiser sa vocation de hub digital de l’Afrique.