Le gouvernement français a reçu un rapport de 73 pages, remis au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, portant sur l’expansion des Frères musulmans en France. Dévoilé par Le Figaro le 20 mai, ce document alerte sur une stratégie « d’entrismе » menée par cette organisation islamiste.
Rédigé par deux hauts fonctionnaires, François Gouyette et Pascal Courtade, le rapport pointe une volonté claire de contrôler la société par des structures religieuses, éducatives et associatives. Le rapport indique que 139 lieux de culte sont affiliés aux Musulmans de France, branche considérée comme la principale émanation des Frères musulmans dans l’Hexagone. À ceux-ci s’ajoutent 68 mosquées dites « proches », réparties dans 55 départements, accueillant environ 91 000 fidèles chaque vendredi, selon les chiffres révélés. Plus de 280 associations liées à la mouvance opèrent dans les domaines scolaire, caritatif, culturel, professionnel ou encore financier.
Le domaine éducatif est au cœur de cette offensive. Le rapport met en lumière 21 établissements scolaires identifiés comme liés aux Frères musulmans, accueillant plus de 4 200 élèves. Seuls cinq disposent d’un contrat avec l’État, dont trois affiliés à la Fédération nationale de l’enseignement privé musulman. Europe 1 rapporte que certains établissements, comme le lycée Averroès de Lille, ont reçu des financements opaques depuis l’étranger, notamment du Koweït et du Qatar.
Les auteurs signalent également des « carences graves » dans les contenus pédagogiques, incluant la diffusion d’ouvrages de l’imam Iquioussen, fiché S et expulsé en 2024. Le rapport souligne que cette stratégie vise à façonner une jeunesse sous influence islamiste, au mépris des valeurs républicaines. Le secteur éducatif est présenté comme la « priorité » de la branche française des Frères, selon les révélations du rapport.
B. Retailleau a déclaré mardi devant les journalistes que « l’objectif ultime est de faire basculer toute la société française dans la charia ». Il qualifie cette progression de « menace claire vis-à-vis de la République » et dénonce un « islamisme à bas bruit » qui infiltre associations sportives, culturelles et sociales. À travers des « écosystèmes communautaires » implantés dans les quartiers populaires, le mouvement cherche à encadrer « la vie du musulman de sa naissance à sa mort », affirme Le Dauphiné.
Les Frères musulmans exploitent également les réseaux sociaux pour influencer les jeunes via des « prédicateurs 2.0 » francophones, dont certains anciens cadres du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF). Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, a affirmé mardi que « ce rapport vient corroborer des faits réels et va permettre d’agir ». Une version allégée du rapport, classé « confidentiel défense », sera diffusée prochainement. Le Conseil de défense, présidé par Emmanuel Macron, a prévu de traiter ce sujet en urgence dès mercredi.