Après une hésitation initiale, le PKK a revendiqué finalement l’attentat qu’il attribue à une équipe « autonome » dite du « Bataillon des immortels » et décrit comme « planifiée de longue date ». Le groupe parle d’un « avertissement » au gouvernement turc et assure que l’attentat n’est pas lié aux récents développements autour de la question kurde.
Ces dernières semaines, les autorités ont en effet semblé vouloir reprendre des négociations pour mettre fin au conflit avec le PKK, qui dure depuis quarante ans. La veille de l’attaque, le principal allié politique du président Recep Tayyip Erdogan, le dirigeant du parti d’extrême-droite MHP, avait suggéré que Abdullah Öcalan, chef emprisonné du PKK, pourrait être libéré s’il annonçait la dissolution de son organisation. Dans un communiqué publié jeudi, le PKK assurait vouloir « se baser sur le processus développé » par son « leader ».
Mais le fait est qu’A. Öcalan n’exerce pas un contrôle total sur le commandement militaire du PKK, qui opère depuis le nord de l’Irak… Tout particulièrement depuis que sa branche syrienne, les YPG, soutenus et armés par les États-Unis dans le cadre de la lutte contre le groupe État islamique. Le président turc a affirmé que les auteurs de l’attentat s’étaient « infiltrés » depuis la Syrie. D’où les raids menés contre les fiefs des FDS en Syrie jeudi et vendredi.
R.T. Erdogan, a assuré vendredi, lors de la « SAHA International Defense and Aerospace Expo 2024 » à Istanbul, que la Turquie est plus forte et puissante que les organisations terroristes qui la menacent, mais aussi que les « gangs impérialistes » qui lancent ces terroristes sur son pays.
Il est d’abord revenu sur l’attaque terroriste de mercredi qui a pris pour cible les locaux de Turkish Aerospace Industries (TAI) à Ankara, en assurant que « toutes les attaques visant la paix et la sécurité de notre nation échoueront et toucheront finalement les barons du terrorisme qui se nourrissent de sang », rappelant que la réponse des forces armées turques contre les cibles de l’organisation terroriste PKK en Syrie et en Irak a été bien plus importante.
Mais le président turc a voulu souligner le rôle des forces qui se cachent derrière ces organisations terroristes. « Nous voyons très clairement l’intention qui se cache derrière ces actes odieux. Nous connaissons également les ambitions des meutes de tueurs à gages », a-t-il dit. « La République de Turquie est plus grande et plus forte que non seulement toutes les organisations terroristes, mais aussi que les gangs impérialistes qui ont lancé ces réseaux meurtriers contre nous. »
R.T. Erdogan en a profité pour saluer la posture de l’ensemble de la société turque, partis politiques d’opposition y compris, face à l’attaque terroriste.
Dans son allocution, le dirigeant turc a voulu souligner l’importance du développement de l’industrie de la Défense turque, notamment face « à ce qui se passe à Gaza et au Liban », réalité qui représente « une autre preuve de la nécessité de nous renforcer dans ce domaine », a-t-il martelé.