Le circuit de Baku avec ses 51 tours, circuit urbain adulé par quelques pilotes et redouté par d’autres a été le théâtre d’une beau mano a mano entre les grandes écuries de la F1. Il faut dire que les monoplaces ont très peu d’appui pour atteindre des pointes de vitesse de presque 350 km heure dans les lignes droites …DRS ouvert.
Mais au-delà de la vitesse, les bolides deviennent difficiles à piloter surtout dans les virages qui fleurtent avec le rail. Ici comme au Canada, Monaco et autres circuit urbain, toute faute se paye cash. C’est d’autant plus compliqué que la largeur de la piste varie entre 7 et 30 m…et que le soleil complique la visibilité des pilotes. Entre les zones d’ombre et celles baignées de soleil, la visière ne remplit pas toujours son rôle. Une difficulté de plus à surmonter.

Comme à l’accoutumée, c’est une Ferrari qui s’est hissée en pole position grâce à la maestria d’un Charles Leclerc qui redonne son éclat à la Scuderia depuis peu. Il faut dire que c’est la cinquième fois où il se retrouve dans cette position. Mais s’il se montre prompt à occuper la première place, la chance ne lui a jamais souri pour remporter le trophée de la victoire.
Dans tout le paddock, tout le monde se pose la même question : cette année sera-t-elle la bonne où C. Leclerc saura conjurer le sort et prendre la plus haute marche du podium ou se contentera-il d’une place d’honneur au profit des pilotes Red-Bull ou Mc Laren ?
Le départ fut propre et il n’y a pas eu de réel chamboulement de la hiérarchie avant l’extinction des feux. Durant les cinq premiers tours Piastri, réputé pour être peu loquace et surtout une bête de course à sang froid met la pression sur Leclerc. Ce dernier essaye de le maintenir à distance pour ne point activer le DRS de son étonnant poursuivant qui a pris la place de son leader. En effet Lando Noris n’a même pas réussi à franchir la première manche des qualification… Et c’est pour cette raison que sa monoplace était chaussée en pneus dures contrairement aux dix premiers. Quant à Lewis Hamilton pour cause de changement moteur, il est parti des stands…
Pendant la course, les deux Red Bull ont eu des fortunes diverses. Si Verstappen qui s’est fait doubler par son concurrent direct au titre de champion du monde au 49ème tour, n’a cessé de se plaindre du comportement de sa voiture qui n’a pas de grippe et survire dans les virages, Perez a su hisser sa voiture pendant quasiment toute la course entre la 3 et la 4 ème place. Mais patatras.
Dans les derniers instants du Grand Prix d’Azerbaïdjan, Carlos Sainz et Sergio Pérez se sont percutés à la sortie du 2e virage (50e tour). Cet incident a eu un impact important sur la course ainsi que sur le championnat constructeurs. Alors que Carlos Sainz venait de dépasser Pérez pour prendre la P3 et se battre avec son coéquipier Leclerc pour la 2e place, les deux pilotes se sont percutés dans une ligne droite. Conséquence majeure : Red Bull n’a marqué que 6 points alors que l’écurie autrichienne était bien partie pour en inscrire 21. Ces deux abandons ont profité à George Russell (3e) et, surtout, à Lando Norris (4e). Ainsi, McLaren a quitté le week-end avec 38 points supplémentaires, prenant la tête du championnat constructeurs (476 points), devant Red Bull (456 points). Un regret pour Sergio Pérez : « C’est encore plus dommage que cela ruine l’intégralité de notre week-end. Je suis vraiment triste pour l’équipe. »
D’un circuit ennuyeux, Bakou a été un moment intense de formule 1. Le charme de Naomie Campbell qui a eu l’honneur de hisser le drapeau à damiers était la cerise sur le gâteau offerte aux amoureux de la F1.