Le maitre du Kremlin était à Novo-Ogaryovo, à 37 kilomètres à l’ouest de Moscou, au moment du raid des drones ukrainiens, déclare Dimitri Peskov, porte-parole. C’est la ville d’une de ses résidences.
Sur des vidéos apparues sur Telegram, on voit de la fumée au-dessus d’une des tours du Kremlin, celle de la résidence officielle présidentielle exactement. Une autre montre très précisément le moment où le choc se produit et déclenche des flammes.
Deux drones ont participé à l’attaque la nuit dernière, dit la présidence russe. Ils ont été, toujours selon le Kremlin, mis hors service « à la suite d’actions menées par les services spéciaux et des radars de l’armée ». Des fragments éparpillés auraient été retrouvés sur le territoire vaste du Kremlin. Seul commentaire et première réaction pour l’instant de la présidence : la Russie se réserve le droit de riposter « où et quand elle l’entend ».
Le calendrier de travail de V. Poutine n’a pas changé, il continue comme d’habitude. Annulé totalement ou partiellement dans la moitié des régions du pays, le défilé du 9 mai à Moscou est aussi maintenu. À l’approche des cérémonies, les autorités disent craindre des attaques terroristes. La place Rouge est d’ailleurs fermée, c’est inédit, depuis jeudi dernier.
Viatcheslav Volodine, président de la chambre basse du Parlement russe a appelé à « détruire » le gouvernement ukrainien après que Moscou eut affirmé avoir déjoué une attaque de drones contre le Kremlin imputée à Kiev, qui dément toute implication. « Il ne peut y avoir de négociations avec le régime (du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Nous allons demander l’utilisation d’armes capables de stopper et de détruire le régime terroriste de Kiev », a lancé sur Telegram le président de la Douma.
V. Zelensky, lui, a effectué mercredi une visite surprise en Finlande pour participer à une réunion des Premiers ministres nordiques, a annoncé la présidence finlandaise. En marge du sommet, V. Zelensky rencontrera son homologue finlandais Sauli Niinistö, dont le pays a récemment adhéré à l’Otan, afin d’évoquer « la lutte pour la défense de l’Ukraine » et aura aussi des entretiens bilatéraux avec les Premier ministres de Suède Ulf Kristersson, de Norvège Jonas Gahr Store, du Danemark Mette Frederiksen et d’Islande Katrin Jakobsdottir.
En juillet dernier, le premier drone, signalé comme envoyé de l’Ukraine sur le territoire russe, avait visé un village de la région de Briansk. L’engin était tombé dans une station-service. Depuis, les attaques se sont poursuivies et toutes les régions frontalières ont vu leur niveau d’alerte passer à moyen.
Dimanche, selon le gouverneur régional de la région de Briansk, un bombardement ukrainien visant un village a fait quatre morts. Lundi 1er mai, ce serait, selon un responsable local, un « engin explosif » qui a provoqué le déraillement puis l’incendie d’un train de marchandises. Ce dernier transportait, selon un média russe, du carburant et des matériaux de construction.
Ce 1er mai encore, ce serait, aussi, un autre engin explosif qui a abimé une ligne à haute tension. L’incident a cette fois-ci eu lieu dans la région de Leningrad, dans le nord-ouest de la Russie.
Il y a deux jours, un dépôt de pétrole, cible très symbolique, avait été atteint par une attaque de drone. C’était à Sébastopol, en Crimée, un territoire annexé en 2014 par la Russie. Enfin, dans la rade de la ville, la défense russe aurait repoussé, lundi encore, des attaques de drones. Ces événements ravivent la crainte, déjà très présente, d’attaques très importantes pour le 9 mai, jour de commémoration de la Seconde Guerre mondiale dite « grande guerre patriotique » en Russie.
