Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a appuyé cette semaine sa proximité avec les États-Unis, quitte à fâcher par ses déclarations certains partenaires comme la Chine et la Russie.
Point central de cette rencontre aux USA : la Corée du Nord. Le régime a multiplié les tirs de missiles ces derniers mois et pourrait même envoyer prochainement un satellite espion dans l’espace. L’objectif est de dessiner les contours d’une stratégie de dissuasion en amont du sommet du G7, qui doit se tenir au Japon le mois prochain.
Sur la table également, la guerre en Ukraine. Yoon Suk-yeol a en effet déclaré en début de semaine envisager d’envoyer des armes à Kiev en cas d’attaque sur des civils, ce qu’il s’était refusé à faire auparavant. Cela n’a pas manqué de faire réagir Moscou.
Les dirigeants américain et sud-coréen devraient aussi discuter de partenariats économiques, notamment dans le domaine des puces électroniques ou des batteries, deux secteurs devenus stratégiques. Aux États-Unis, Y. Suk-yeol tiendra un sommet et une conférence de presse conjointe avec son homologue américain Joe Biden le 26 avril, suivi le lendemain d’un discours devant le Congrès US.
A rappeler que le Président sud-coréen avait déclaré son opposition aux prétentions chinoises sur Taïwan, en comparant la situation avec celle de la péninsule coréenne, précisant que c’est un problème mondial. Pékin n’a guère apprécié le commentaire et a rapidement indiqué que Y. Suk-yeol « devrait faire preuve de manière », selon leurs mots. Le ministère des Affaires étrangères chinois a rappelé qu’ils « n’ont pas besoin qu’on leur dise ce qu’ils doivent faire ». De son côté, Séoul regrette un manque de courtoisie et a convoqué l’ambassadeur chinois.
Aujourd’hui, la Chine revient à la charge avec le dépôt de plainte. Un acte symbolique, mais révélateur du niveau des tensions. À la veille de la rencontre avec son homologue américain, le président sud-coréen a voulu réaffirmer sa position. Mais ce n’est pas sans risque, Pékin étant le premier partenaire commercial de Séoul. Si Y. Suk-yeol n’a pas mentionné les États-Unis, il est probable que le sujet soit abordé par les deux chefs d’État, du 24 au 26 avril.