« Dans les jours à venir, nous allons d’abord transférer […] quatre avions entièrement opérationnels à l’Ukraine », a déclaré le président Duda à la presse. Depuis deux mois, le président Volodymyr Zelensky réclame des avions de toute urgence. Car l’aviation de combat ukrainienne ne peut pas rivaliser avec son homologue russe, laquelle dispose probablement de dix fois plus d’avions de combat alors que les hangars ukrainiens, eux, se vident.

Dans les premières semaines de la guerre, Kiev avait déjà perdu plus d’une vingtaine d’avions de combat. Impossible de relancer une offensive au printemps sans régénérer sa flotte. Les quatre MiG-29 fournis par la Pologne ne bouleverseront pas les équilibres. « Les MiG ne résoudront pas les problèmes, nous avons besoin de F-16. Mais les MiG contribueront à renforcer nos capacités », a réagi Yuriy Ignat, porte-parole de l’armée de l’air ukrainienne. Cette cession représente peut-être une brèche ouverte dans le mur des réticences occidentales. Depuis le début de l’agression russe, les lignes rouges tombent les unes après les autres, la mécanique est connue : c’est d’abord un « non ferme », non pour les chars, non pour les avions, puis un « peut-être » et enfin un feu vert. Les Ukrainiens lorgnent sur les F-16 américains, avion polyvalent, disponibles en grand nombre en Europe. Les stratèges du Pentagone plaident pour cette solution, mais la décision polonaise « ne change rien » au refus US de livrer des avions de combat pour le moment, a assuré John Kirby, porte-parole de la Maison Blanche.

Les pays alliés de l’Ukraine veulent garder le conflit sous contrôle, et ils redoutent que l’arrivée d’avions occidentaux ne multiplient les risques de frappes sur le territoire russe. A Moscou, l’accueil de telles informations reste immuable : « tout ce qui sera livré sera détruit », assure-t-on.

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