Vladimir Poutine a démarré mercredi 27 novembre au Kazakhstan sa visite d’État au cours de laquelle il s’est entretenu avec Kassym-Jomart Tokaïev, son homologue kazakh, dans le cadre d’une réunion à huis clos et d’une réunion élargie.

À son arrivée à la résidence présidentielle, où s’est déroulée la rencontre officielle avec le président russe, K-J. Tokaïev a souligné que son pays avait été et demeurait «  un partenaire stratégique et un allié fiable » de la Russie en « ces temps difficiles ». « Il s’agit certainement d’un événement très important, sans aucune exagération. Nos relations interétatiques reposent sur les bases très solides d’un partenariat et d’une alliance stratégiques », a souligné le président kazakh.

Remerciant son hôte  « pour l’attention constante qu’il porte au développement des relations russo-kazakhes », le maitre du Kremlin a évalué l’évolution favorable des relations bilatérales. « Nous entretenons des relations amicales et professionnelles. Et tout se développe vraiment de la manière la plus dynamique », a déclaré le chef de l’État russe à son homologue kazakh. Ce dernier a notamment souligné que 20 accords devaient être signés au cours de cette visite du président russe. « Le Kazakhstan est notre partenaire stratégique et un allié véritablement fiable » a également déclaré V. Poutine au cours de leurs rencontres.

La dernière visite d’État de V. Poutine au Kazakhstan remonte à novembre 2023. À l’été 2024, le président russe avait assisté au sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) à Astana.

Ce 27 novembre, Izvestia a publié une tribune de K-J. Tokaïev, avant l’arrivée de V. Poutine à Astana. Dans cet article, le président kazakh souligne que l’alliance entre la Russie et le Kazakhstan est fondée sur « des liens historiques et culturels étroits, ainsi que sur une responsabilité partagée pour l’avenir des deux peuples ». « Les relations entre le Kazakhstan et la Russie sont un exemple d’amitié forte et indestructible » a-t-il par ailleurs estimé. « Grâce aux efforts des gouvernements et des représentants des entreprises des deux pays, la coopération commerciale et économique entre le Kazakhstan et la Russie prend de l’ampleur », a ajouté le chef d’État kazakh. Celui-ci s’est déclaré « convaincu » que la visite de son homologue russe « donnera une forte impulsion » à la coopération bilatérale, en matière d’investissement et de commerce et « qu’elle facilitera le lancement de nouveaux projets conjoints au profit des citoyens » des deux pays.

Ukrainiser la Moldavie

A signaler que la veille mardi, lors d’une réunion des chefs des agences de sécurité et de renseignement des pays de la CEI à Moscou, Sergueï Narychkine, directeur du Service de renseignement extérieur (SVR) a déclaré que l’Ukraine avait été « séduite par la soi-disant intégration européenne », ce qui faisait de l’Ukraine aujourd’hui un « État failli ». « Partout où l’Occident a étendu ses tentacules, nous assistons à la division et à la déstabilisation. L’exemple le plus frappant est l’Ukraine. Séduite par la soi-disant intégration européenne, elle s’est transformée en principal « bélier » antirusse des États-Unis » a ajouté le patron du SVR.  « En conséquence, l’Ukraine est aujourd’hui un État failli, c’est-à-dire un État incapable de maintenir son existence en tant qu’unité politique et économique viable, la Moldavie suit le même chemin », a-t-il ajouté.

Le directeur du SVR a également fustigé la politique de Chisinau qui, sous la présidence Maïa Sandu, a selon lui conduit à une « polarisation catastrophique de la société ». En guise d’illustration, S. Narychkine est revenu sur la victoire du « oui » lors d’un référendum le 20 octobre sur l’inscription dans la Constitution de l’adhésion à l’Union européenne. Après une longue course en tête du « non », le « oui » l’avait finalement emporté à quelques milliers de voix près, dans les toutes dernières heures du dépouillement, grâce aux votes de la diaspora.

Une séquence, en partie similaire, s’était reproduite lors du second tour des élections présidentielles, le 3 novembre, où la présidente sortante l’avait emporté avec 55,41% des voix grâce aux votes de la diaspora. « L’avantage minime du candidat vainqueur et la colère de la moitié trompée de la population rendent problématique la marche de Chisinau vers l’Europe, et constituent une bombe à retardement pour l’intégrité de l’État moldave » a notamment lancé S. Narychkine. Le vote en faveur de la présidente sortante a été particulièrement prononcé dans la diaspora. Selon les chiffres de la Commission électorale centrale (CEC), M. Sandu a ainsi recueilli 83% des suffrages dans les bureaux de vote ouverts à l’étranger, contre seulement 17% pour son opposant Stoianoglo, marquant un écart de 210 000 voix en faveur de Sandu. À l’intérieur du pays, Stoianoglo était gagnant, avec un résultat de 51,2%, ne creusant qu’un écart de 32 000 voix. Sous le premier mandat de Sandu, Chisinau s’est joint aux sanctions imposées depuis mars 2014 par l’Union européenne et a également suspendu la diffusion de plusieurs chaînes de télévision russophones. Le 21 novembre, Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, avait accusé les dirigeants moldaves « de tirer la république vers l’alliance » atlantique, « malgré le fait que la majorité des Moldaves s’opposent au rapprochement avec l’OTAN ». « En pratique, comme le notent les politologues, cela signifie la transformation accélérée du pays en une base logistique pour l’approvisionnement des forces armées ukrainiennes » avait ajouté la diplomate russe.

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