Le « Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation » est vent debout contre l’accueil d’un navire de guerre israélien dans un port marocain. L’ONG déplore, samedi 22 juin, dans un communiqué, « l’absence de réaction de l’Etat marocain ».
« Le navire INS Komemiyut, appartenant à la marine de l’armée d’occupation, qui mène actuellement une véritable guerre de génocide contre le peuple palestinien, a accosté au port de Tanger le 6 juin 2024, pour se ravitailler en carburant et aliments, avant de continuer sa route vers le port de Haïfa », annonce le Front. Lequel regrette que les autorités compétentes marocaines n’aient pas suivi l’exemple espagnol en refusant le passage du navire de guerre israélien dans les eaux marocaines. Le 19 mai, Madrid avait interdit l’escale du Marianne Danica, navire marchand en provenance d’Inde et qui transportait des armes destinées à Israël.
Le Front estime qu’autoriser l’accueil du navire de guerre israélien est « non seulement une violation de la décision de la Cour internationale de Justice suite au procès intenté par la République d’Afrique du Sud contre l’entité sioniste (27 janvier 2024), mais un encouragement à l’ennemi sioniste ». « Cette question sera fortement présente dans les prochaines manifestations que le Front lancera, notamment au niveau de la ville de Tanger.
Le 1er juin, le Front avait déjà mis en garde contre le passage dans les eaux marocaines de navires transportant des armes vers Israël.
Le site Globes avait affirmé que « le nouveau navire de débarquement de la marine israélienne, l’INS Komemiyut, a fait escale à Tanger pour se ravitailler alors qu’il naviguait entre les Etats-Unis et Israël ». Globes annonce que la première des deux péniches de débarquement achetées par Israël, l’INS Nachshon, avait également accosté au Maroc en septembre 2023. Rabat et Tel-Aviv sont engagés, via un accord de coopération militaire signé en novembre 2021, dans le cadre de la normalisation que la majorité des Marocains rejettent.
Bénédiction US
A signaler que Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, a eu une conversation téléphonique avec Antony Blinken, son homologue US. Une « discussion productive » selon Mathiew Miller, porte-parole du Département d’Etat, lors d’un point de presse. « Les Etats-Unis sont reconnaissants au Maroc pour son leadership régional », a-t-il ajouté. Cet entretien est intervenu à l’heure où Tanger s’apprêtait à accueillir un bâtiment de guerre israélien.
Cet échange intervient trois semaines après l’appel téléphonique du 3 juin entre les deux parties lorsqu’A. Blinken avait soumis à son homologue marocain la proposition de l’administration Biden visant à instaurer un cessez-le-feu durable à Gaza et la libération de tous les otages.
Une feuille de route saluée par le royaume. « Le Maroc, dont le roi Mohammed VI préside le Comité Al-Qods, souligne l’importance des propositions présentées par le président américain Joe Biden, visant à favoriser l’établissement d’un cessez-le-feu durable à Gaza, l’accès de l’aide humanitaire, la protection des civils, le retour des déplacés, ainsi que la reconstruction des zones détruites », a affirmé le 4 juin un communiqué produit par la diplomatie marocaine.
Pourtant, les experts du MAEC n’ignorent pas que la démarche de l’Oncle Sam pêche par ses aprioris largement favorables à Israël et, chemin faisant, criminalisant et le Hamas et le front de la résistance dans son ensemble.
