Sur le papier, c’est une visite privée. Ma Ying-jeou se déplace en Chine à l’occasion de la fête des morts. Il doit se rendre sur la tombe de ses ancêtres dans la province du Hunan pour leur rendre hommage. Mais on parle d’un homme qui a présidé Taïwan entre 2008 et 2016, et il le sait, chacun de ses mots et de ses mouvements sera scruté de très près.

« Je suis très heureux d’aller en Chine, car, en dehors des cérémonies d’hommage à mes ancêtres, je pars avec une délégation d’étudiants taïwanais pour favoriser les échanges entre nos territoires. J’espère participer à l’amélioration de l’atmosphère qui règne dans le détroit de Taïwan afin d’assurer une paix durable dans la région », a déclaré l’ancien président, membre du Kuomintang, parti d’opposition qui prône un resserrement des liens avec la Chine.

En réalité, l’hôte de Pékin ne fait rien au hasard. En se rendant sur les rives chinoises, il brise un tabou et veut peser sur l’élection présidentielle prévue à Taïwan en janvier 2024, en montrant à tout prix que l’apaisement avec la Chine est possible. Il choisit aussi son moment, car ce voyage se télescope avec la visite de Tsai Ing-wen aux États-Unis, déplacement critiqué par Pékin. Très hostile au rapprochement avec Pékin, l’actuelle présidente de l’Ile cultive depuis des années ses liens avec Washington. Elle doit s’envoler mercredi pour une tournée sur le continent américain. 

 

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