Selon la présidence, le président Joseph Aoun et Morgan Ortagus ont abordé dans un « climat constructif » la situation dans le sud du Liban, les travaux du comité international de suivi et le retrait israélien. Le bureau du Premier ministre Nawaf Salam a lui aussi salué une atmosphère « positive », lors d’un échange centré sur le sud du pays, les « dispositions sécuritaires liées à la cessation des hostilités » et le retrait des troupes israéliennes.

M. Otragus a par ailleurs rencontré Nabih Berri, président du Parlement, avec lequel les discussions ont porté sur les développements sur le terrain liés aux violations et attaques israéliennes contre le Liban, qui causent des victimes quotidiennes, en violation de l’accord de cessez-le-feu et de la résolution 1701 de l’ONU. La discussion a également porté sur les réformes souhaitées à plusieurs niveaux, notamment dans les secteurs financier, économique et administratif. N. Berri a fourni à l’envoyé américain une liste de 18 lois de réforme adoptées par le Parlement, qui attend toujours d’autres projets de loi de réforme, notamment ceux sur la restructuration des banques, le secret bancaire et la réforme administrative, en particulier pour le Conseil pour le développement et la reconstruction.

Les trois présidents ont exprimé la nécessité pour l’ennemi de mettre en œuvre l’accord de cessez-le-feu en se retirant complètement du territoire libanais, en libérant les prisonniers et en arrêtant les attaques.

Concernant la frontière terrestre entre le Liban et la Palestine occupée, ils ont rappelé que les négociations sur sa démarcation devraient être menées par l’intermédiaire d’un comité technique militaire ou par navette diplomatique, à l’instar de ce qui s’est passé dans le dossier de la démarcation de la frontière maritime par l’intermédiaire de l’envoyé américain de l’époque, Amos Hochstein.

Il s’agit de la deuxième visite de M. Ortagus au Liban depuis sa nomination par le président Donald Trump, alors que Israël poursuit des frappes malgré un cessez-le-feu conclu le 27 novembre, et maintient des troupes en plusieurs points du sud du pays. Les Etats-Unis président un comité de suivi du cessez-le-feu, auquel participe la France. Cet accord a mis fin à plus d’un an d’hostilités, dont deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah.

Selon les termes de l’accord, le Hezbollah devait repositionner ses forces au nord du fleuve Litani, à quelque 30 kilomètres de la frontière israélienne, et démanteler ses infrastructures militaires restantes dans le sud.

L’armée d’occupation israélienne qui aurait dû pour sa part achever son retrait du Liban depuis le 18 février, maintient des positions dans cinq secteurs « stratégiques ». Le texte précise que seules les forces libanaises et les Casques bleus doivent être présentes dans le sud du Liban et appelle au désarmement des groupes armés non étatiques.

M. Aoun et M. Ortagus ont également évoqué les réformes économiques et la lutte contre la corruption, au lendemain de l’entrée en fonctions du nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid. Celui-ci s’est engagé à mettre en œuvre des réformes exigées par les créanciers internationaux pour débloquer une aide financière, sur fond de grave crise économique. Avec le Premier ministre, l’émissaire américaine a discuté de la nécessité de parvenir à un accord avec le Fonds monétaire international (FMI).

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