La résistance palestinienne ne manque aucune occasion pour démontrer à l’occupation israélienne qu’elle sait aussi jouer sur la symbolique et qui plus est mieux que quiconque. La soldate israélienne Agam Berger a été remise, jeudi matin, par le Hamas à la Croix-Rouge à Jabalia, dans le nord du territoire palestinien. Lors d’une cérémonie organisée par le Hamas, la soldate est apparue sortant des décombres des bâtiments détruits par les bombardements israéliens à Jabaliya, lors de la guerre génocidaire contre Gaza, lancée le 7 octobre 2023. Le choix du lieu a été bien fait, vu que cette ville constitue le cimetière de l’unité d’élite israélienne Givati, lors de la guerre contre Gaza. La libération des deux autres otages et de 5 étrangers de nationalité thaïlandaise a eu lieu devant la maison de Yehya Sinwar à Khan Younès. Tout un symbole ! Les sept prisonniers ont été remis à la Croix Rouge vers 13h00 (heure d’Al-Qods).
Peu avant leur libération, le porte-parole des Brigades Al-Qods du Jihad islamique, Abou Hamza, a annoncé que son mouvement « a achevé les procédures de transfert des deux autres captifs ». Selon lui, « ils seront libérés aujourd’hui dans le cadre de la troisième phase de la première étape de l’accord ».
En échange des prisonniers palestiniens, les Brigades Al-Qassam, branche militaire du Hamas, ont publié mercredi soir les noms de trois captifs israéliens qui seront libérés. « Dans le cadre de l’accord d’échange de prisonniers du Déluge d’Al-Aqsa, les Brigades Al-Qassam ont décidé jeudi de libérer les prisonniers sionistes : Arbal Yehud, Agam Berger et Gadi Moshe Moses », a déclaré Abu Obeida. Le Bureau médiatique du Hamas a annoncé qu’Israël prévoyait de libérer, jeudi, 110 prisonniers palestiniens dont des dizaines condamnés à perpétuité et à des peines maximales en plus de 30 mineurs, et ce dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu et de l’échange de prisonniers entre Gaza et l’entité sioniste. Le bureau a précisé que: « 32 prisonniers condamnés à perpétuité, 48 prisonniers condamnés à de lourdes peines et 30 mineurs seront libérés ce jeudi, dans le cadre de la première phase de l’accord d’échange ».
Dans la soirée de jeudi, 9 prisonniers palestiniens avaient pu regagner Gaza, dans une atmosphère électrique alors que 66 autres, libérés de la prison d’Ofer, ont bénéficié d’un accueil populaire à Ramallah.
La libération des trois otages israéliens est intervenue dans le cadre d’un échange contre 110 Palestiniens détenus par Israël, incluant 32 condamnés à perpétuité, dont Zakaria Al-Zobeidi, un des leaders des Brigades Al-Aqsa, selon une ONG palestinienne. Le gouvernement israélien a annoncé jeudi après-midi avoir ordonné de « retarder » leur libération prévue dans la journée, « jusqu’à ce que la libération de nos otages soit garantie en toute sécurité lors des prochaines étapes », selon un communiqué du bureau de Benyamin Netanyahu. Finalement, le même bureau a indiqué peu après avoir reçu la « garantie » que les prochaines libérations d’otages captifs à Gaza se feraient « en toute sécurité ». Deux bus affrétés par la Croix-Rouge et transportant des dizaines de Palestiniens ont ensuite quitté la prison israélienne d’Ofer, en Cisjordanie occupée, ont constaté des journalistes de l’AFP. Prisonniers qui ont été privés y compris d’eau tout le long de la journée…
Un quatrième échange est prévu samedi 1ᵉʳ février, avec la libération de trois hommes, tous en vie, selon le calendrier annoncé cette semaine par Israël. Mais le Hamas a averti que les libérations à venir pourraient être compromises, en accusant Israël de retarder l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza prévue par l’accord de trêve. Israël a démenti.
Samedi dernier, les autorités d’occupation ont libéré 200 prisonniers palestiniens condamnés à vie et à de longues peines, en plus de 90 mineurs et femmes prisonniers, en échange de 3 soldates israéliennes.
Dans la première phase de l’accord, qui comprend trois étapes, chacune d’une durée de 42 jours, les clauses prévoient la libération progressive de 33 Israéliens détenus à Gaza, vivants ou morts, en échange d’un nombre de détenus palestiniens estimé entre 1 700 et 2 000.
La Cisjordanie meurtrie
En parallèle, en Cisjordanie où les prisonniers palestiniens libérés devraient retrouver les leurs, la liesse populaire est gâchée par l’assassinat de plusieurs jeunes palestiniens atteints suite à un bombardement israélien visant la localité de Tamoun, au nord de la Cisjordanie occupée. Le ministère palestinien de la Santé a précisé mercredi que « dix personnes sont tombés en martyre suite à une frappe israélienne contre un groupe de jeunes hommes dans le village de Tamoun ». Le Croissant-Rouge et le ministère palestinien de la Santé avaient auparavant annoncé le martyre de cinq personnes, mais le Croissant-Rouge a ensuite indiqué que « le bilan était passé à sept martyrs et quatre blessés ». Ahmed Saleh, gouverneur de Tubas, a affirmé que le bombardement israélien avait été effectué par un « drone israélien ».
Le Hamas a dénoncé « l’escalade des crimes de l’occupation fasciste en Cisjordanie et sa politique continue d’assassinats contre nos héroïques résistants et moudjahidines ».
Le bilan des opérations militaires israélienne en Cisjordanie s’est élevé ainsi à 22 martyrs depuis la veille, à minuit. A Jénine, lors des confrontations avec la résistance palestinienne, l’armée d’occupation a reconnu la mort de l’un de ses soldats, outre la blessure de 5 autres, dont un dans état jugé grave. L’armée sioniste qui tente de troubler la joie des Palestinien a multiplié les incursions en Cisjordanie. La ville de Selwan a été investie dans la soirée de jeudi.
Les agressions israéliennes contre la Cisjordanie se sont intensifiées depuis l’éclatement de la guerre génocidaire contre Gaza, le 7 octobre 2023. Au moins 873 Palestiniens sont tombés en martyre en Cisjordanie, depuis le 7 octobre, selon le ministère palestinien de la Santé. Par contre, seuls 29 Israéliens ont été tués dans des opérations palestiniennes ou lors d’affrontements avec des Palestiniens lors de la prise d’assaut des villes de la Cisjordanie, au cours de la même période, selon les chiffres officiels israéliens.
