Cette initiative fait suite à des négociations directes entre les deux parties organisées dans la capitale azerbaïdjanaise Bakou depuis avril. Ces échanges diplomatiques interviennent alors qu’Ankara a émergé comme un acteur majeur en Syrie après la chute du président Bachar al-Assad.

Le gouvernement israélien a publiquement exprimé ses préoccupations face à ce nouveau statu quo, s’opposant à tout déploiement militaire turc dans le pays. Des responsables du gouvernement de Benjamin Netanyahu ont précédemment souligné qu’Israël ne tolérerait pas une occupation turque des bases aériennes près de Palmyre.

Malgré ces réserves, les deux parties se sont engagées dans des pourparlers avec la médiation de l’Azerbaïdjan pour établir un mécanisme de déconfliction. Bien qu’un cinquième round de négociations soit programmé ce mois-ci, la ligne directe a été activée en avril pour résoudre rapidement tout malentendu militaire accidentel.

Une source familière des négociations indique que le gouvernement israélien accepte largement le déploiement de forces terrestres turques en Syrie, incluant chars et infanterie. Cependant, le placement de systèmes de défense aérienne et de radars turcs reste un point de friction majeur, ces équipements pouvant potentiellement surveiller les opérations aériennes israéliennes.

Le mois dernier, Ankara a entrepris de prendre le contrôle de la base aérienne T4 près de Palmyre, déclenchant une campagne de frappes israéliennes répétées contre cette installation.

Sur un autre plan, Mohammad al-Bashir, ministre syrien de l’Énergie, et Alparslan Bayraktar, son homologue turc, ont signé un accord de coopération conjoint visant « à développer et à renforcer la coopération entre Damas et Ankara dans divers secteurs énergétiques, notamment le pétrole, le gaz, l’électricité et les minéraux ».

Lors d’une conférence de presse conjointe, M. Al-Bashir a expliqué que « l’accord comprend un protocole de coordination et un cadre général de coopération, y compris l’échange d’expertise et d’études scientifiques et de recherche, qui contribueront à reconstruire le secteur énergétique syrien après des années de blocus et de ciblage systématique de ses composantes ». Il a souligné que « l’une des dispositions pratiques les plus importantes de l’accord est l’achèvement et l’exploitation du gazoduc reliant la ville turque de Kilis à Alep, en Syrie ». Il a expliqué que « le pompage du gaz de Turquie vers la Syrie commencera en juin » tout en rappelant que cette mesure « contribuera à augmenter la production d’électricité et à répondre aux besoins en électricité du peuple syrien ».

M. Al-Bashir a évoqué les discussions sur « l’achèvement de la connexion de la ligne de 400 kilovolts reliant la Turquie à la Syrie, qui contribuera à l’importation de 500 mégawatts d’ici le début de l’année prochaine. La ligne électrique reliant Reyhanli et Harem a également été évoquée, ainsi que le poste de transformation actuellement en construction, qui devrait entrer en service début septembre ».

L’accent a été mis sur l’amélioration du niveau de coordination et de coopération dans les domaines d’investissement, notamment l’entrée des entreprises turques dans les investissements dans les secteurs de l’exploitation minière, des phosphates et de la production, du transport et de la distribution d’électricité. Des comités techniques seront également constitués pour assurer le suivi des procédures de l’accord.

De son côté, A. Bayraktar a indiqué « qu’une priorité est de restaurer les infrastructures pour permettre à la vie de revenir à la normale en Syrie, en développant des projets visant à fournir à la Syrie 1 000 mégawatts d’électricité en augmentant la capacité des centrales électriques ». Il a relevé que « la Syrie sera approvisionnée en 6 millions de mètres cubes de gaz, ce qui augmenterait l’approvisionnement en électricité de 2 à 12 heures par jour ». Et mis en évidence « l’importance de travailler à l’exploration de nouvelles ressources naturelles de pétrole et de gaz sur terre et en mer et de les utiliser plus rapidement », notant que « les entreprises publiques et privées turques contribueront à l’investissement en Syrie ».

Comments are closed.

Exit mobile version