Ces mesures comprenaient la coopération dans la lutte contre le terrorisme, la garantie que les étrangers n’occupent pas de postes gouvernementaux importants en Syrie et la destruction des stocks restants d’armes chimiques. Washington a demandé à Damas de nommer un officier de liaison pour aider à la recherche du journaliste américain Austin Tice, disparu en Syrie il y a plus de dix ans.
Selon Reuters, si ces demandes sont satisfaites, les sanctions US seront partiellement assouplies, bien que le type d’assouplissement et le calendrier de sa mise en œuvre n’aient pas été précisés. Les sources ont ajouté que « la Maison Blanche a adopté une position ferme sur certains aspects de l’opération, soulignant les liens antérieurs du gouvernement syrien avec Al-Qaïda ».
Reuters a noté que « l’administration américaine n’a pas pleinement soutenu les efforts d’Israël pour réduire l’interaction avec le nouveau gouvernement syrien, mais certaines préoccupations israéliennes ont commencé à trouver un écho auprès de certains responsables américains ».
On notera que la partie US n’a pas fait grand cas des campagnes sanguinaires menées en représailles par le nouveau pouvoir à Damas contre les communautés alaouite, chrétienne, druze et kurde. L’ONU a signalé que pas moins de 21.000 Syriens ont fui la Syrie en direction du Liban depuis début mars.
Damas condamne Israël
Le ministère syrien des Affaires étrangères a condamné l’agression israélienne contre le pays, la qualifiant de « violation flagrante » de sa souveraineté. L’attaque fait suite à une incursion israélienne et à un bombardement du village de Koya dans la province méridionale de Deraa, tuant sept personnes.
Dans un communiqué publié mardi, le ministère a condamné l’agression israélienne en cours sur le territoire syrien, qui, selon lui, « a connu une dangereuse escalade dans le village de Koya, dans la campagne occidentale de Deraa », expliquant que « le village a été soumis à d’intenses bombardements d’artillerie et aériens ciblant des quartiers résidentiels et des fermes, entraînant la mort de six civils ».
Le gouverneur de Deraa, Anwar Taha al-Zoubi, a rapporté que des accrochages ont éclaté entre un groupe d’habitants et des éléments d’une force militaire israélienne pendant qu’elle tentait de s’infiltrer dans la ville. Il a noté que l’armée israélienne a répondu par des bombardements d’artillerie et des frappes de drones.
De son côté, l’armée israélienne a annoncé que ses forces « ont repéré un certain nombre de terroristes qui ont tiré sur elles dans le sud de la Syrie », selon sa version, ajoutant que « les forces ont répondu aux tirs, et l’armée de l’air a frappé les terroristes », notant qu’il y a eu des victimes.
Selon la diplomatie syrienne, cette escalade constitue « une partie d’une série de violations qui a débuté avec l’incursion des forces israéliennes dans les gouvernorats de Quneitra et de Deraa, dans le cadre d’une agression continue contre le territoire syrien, en violation flagrante de la souveraineté nationale et du droit international ». Son communiqué a appelé les Syriens à « conserver leur terre et à rejeter toute tentative de déplacement ou d’imposition d’une nouvelle réalité par la force ».
Depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre, Israël a mené des dizaines de frappes sur des sites militaires de l’ancien pouvoir en Syrie, affirmant vouloir empêcher que l’arsenal tombe entre les mains des nouvelles autorités, qualifiées par Israël de « jihadistes ». La diplomatie israélienne qualifie également le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, de « loup déguisé en agneau ». L’armée israélienne s’est en outre déployée dans la zone démilitarisée sur le Golan syrien, à partir de la partie de ce plateau occupée depuis 1967 par Israël et annexée en 1981. Le mois de février dernier, Benjamin Netanyahu a réclamé de transformer le sud syrien en une zone totalement démilitarisée mettant en garde que son gouvernement « n’admettra pas la présence des forces de sécurité des nouvelles autorités en Syrie a proximité des frontières ».